L’endroit est idyllique: jolie maison de bois peinte rouge foncé, jardins sauvages, coups d’œil sur le lac. À l’intérieur, deux salles principales, l’une rustique aux boiseries foncées, l’autre aux teintes plus claires; toutes deux noyées de lumière naturelle. Chaises de bois confortables et gentiment dépareillées, nappes blanches, couverts et vaisselle de bon goût. Bref, un charme à la fois campagnard et classique qui plaît.
L’accueil annonce un service professionnel, à la convivialité bien mesurée, et au sourire franc. Le menu, qui suit les saisons, est bref – cinq ou six entrées, autant de plats – et c’est très bien ainsi. On fait les courses dans la région, tout est frais et, si possible, bio. La carte des vins aussi est brève, mais équilibrée, grâce aux bons soins de Mike Austdal, sommelier, chef et copropriétaire de l’endroit.
Michel ouvre avec une délicate salade de truite fumée, pommes de terre grelot et chanterelles; de petites laitues fraîches et délicieusement assaisonnées complètent une assiette d’une simplicité désarmante… et combien réjouissante. Plus de fantaisie de mon côté, avec une crème d’oseille et épinards légère, au centre de laquelle flotte un charmant petit gratin de pommes de terre et œuf. L’ensemble est savoureux et d’une grande finesse.
Il poursuit avec un demi-poulet de Cornouailles grillé, tendre et juteux, relevé d’une réduction de canard et volaille – il faut trois jours, nous dira-t-on plus tard, pour passer d’un gallon de bouillon à une toute petite tasse d’un sirop sombre et goûteux. Un gratin de panais et des petits légumes tout frais – carottes, haricots verts et jaunes, pâtissons – complètent un plat impeccable. Mais le plus grand bonheur se trouve dans mon assiette! Au centre trône un risotto aux endives et radicchio, fait au fur et à mesure des commandes, comme il se doit. Le résultat est un riz bien ferme, onctueux, délicieux. Tout autour se vautrent de gros pétoncles saisis juste à point et baignés d’un beurre blanc au Campari. Si j’ai un moment craint qu’endives, radicchio et Campari créent un ensemble amer, voilà un plat tout en équilibre qui confirme le talent des chefs.
Nous contournons, à contrecœur, les fromages, tous québécois, pour partager plus sagement des fraises garnies d’une crème à la vanille et accompagnées d’un biscuit sablé à la lavande. Michel se verra offrir un petit bol de la glace au babeurre qui l’intriguait tant. Deux plaisirs simples et francs. Des cafés filtre – la machine à espresso s’en vient! – sont étonnamment corsés et savoureux.
Bref, un petit havre de paix et de bonheur gastronomique qui vaut bien les 40 minutes qu’il faut pour s’y rendre! Et, à une soixantaine de dollars pour deux, avant vin, taxes et pourboire, il n’y a aucune raison de se priver.
Gambrel
32, chemin Val du Lac
Val-des-Monts (secteur Saint-Pierre-de-Wakefield)
Téléphone: (819) 457-4439
www.gambrel.ca
Ouvert du jeudi au samedi à partir de 11 h 30, pour le lunch, et de 17 h 30 à 21 h 30 pour le repas du soir. Brunch du dimanche, de 11 h à 14 h.