Restos / Bars

Chez Milou : Hausser la croûte

Il fallait rajeunir ce casse-croûte âgé d’environ 50 ans. C’est ce qu’ont fait ses nouveaux propriétaires, profitant de l’occasion pour en relever un peu le niveau, changer du tout au tout son décor et diversifier sa carte.

À croire qu’aucun secteur de la ville n’est épargné par les excavations, terrassements et complications de toutes sortes! Je ronchonne tout mon soûl, allant même jusqu’à soupçonner les fabricants d’antidépresseurs ou de tranquillisants de financer secrètement ces travaux… Après deux erreurs et trois détours sous les trombes d’eau qui nous tombent du ciel, nous finissons par arriver Chez Milou. Tout de suite, la gentillesse de l’accueil a raison de ma mauvaise humeur. Et j’ai faim. Situé non loin de l’Hôpital Saint-François-d’Assise et du Parc Cartier-Brébeuf, ce casse-croûte ciblait d’abord une clientèle "locale", qui s’y était habituée avec les années. Le midi, l’après-midi et même en début de soirée, les gens du quartier s’y mêlent aux employés de bureau, aux promeneurs et aux touristes. Le bouche à oreille en attire d’autres, qui promettent de revenir et tiennent parole. Le secret, qui n’en est pas vraiment un: une bonne petite cuisine maison, saine et sans prétention, offerte à prix de fast-food. Il y a, bien sûr, le tout-venant: hot-dogs, hamburgers, sous-marins et clubs. Le menu s’étoffe un peu avec les salades-repas (grecque, mimosa, niçoise, César, à l’avocat, etc.), les pâtes (merguez, sauce à la viande ou chèvre chaud et basilic) et les pizzas à croûte mince, diversement garnies: fromage bleu, saumon fumé, merguez, chèvre et pesto, trois fromages, ou tout simplement végétariennes. On en arrive ensuite aux paninis: saumon fumé, poulet teriyaki, avocat et fromage crème, brie et artichaut, grec (tzatziki, tomate, feta, origan), etc. Les "fritzas" aussi nous intriguent, surtout par leur nom. Elles sont au poulet mariné, au peperoni, au fromage ou végétariennes… Tout cela figure en détail sur le dépliant qui tient lieu de carte et que nous consultons, mon amie et moi, avec autant d’intérêt que de perplexité. Les desserts maison sont également de la partie: carré aux dattes, reine Élisabeth, brownies marbrés… Et voilà qu’on attire notre attention sur le menu du jour griffonné au tableau: croquettes de poisson, feuilleté au poulet et épinards, couscous… Alors, presque sans nous en rendre compte, nous "verbalisons" nos choix. En attendant d’être servie, mon amie feuillette maintenant un journal, tandis que je prends enfin le temps d’examiner le décor. Les tons de jaune et de bleu dominent. Des nappes à carreaux rouges et blancs habillent les tables. Une guirlande de minuscules ampoules électriques encadre la grande et unique fenêtre de cette pièce aux dimensions modestes. À droite, on découvre des albums d’Astérix et de Tintin rangés dans un présentoir métallique et, sur le mur de gauche, des couvertures bien connues, agrandies et laminées: Le Temple du Soleil, On a marché sur la Lune, Le Trésor de Rackam le Rouge… Les trois clientes qui occupaient la table voisine de la nôtre viennent de partir. Deux hommes les ont remplacées. Moins néophytes que nous, sans doute, ils commandent presque tout de suite. Peu après, une corbeille odorante se pose devant moi. Des frites maison cuites à l’huile végétale et une salade encadrent mes deux moitiés de panini garnies de poulet mariné, de légumes marinés, de pesto, de bacon effrité et de mayonnaise. Les goûts se mêlent harmonieusement, dominés par celui, aromatique et un peu relevé, du poulet. Cela vous change des soi-disant paninis – plutôt secs et faits d’une quelconque baguette. Mon amie avait préféré une "fritza": son assiette en est comblée. Cette création maison évoque un calzone, mais en plus plat. Faite d’une pâte différente et bien scellée, elle libère à mesure un agréable fumet de peperoni chaud, de champignons et de fromage. Elle se révèle peu grasse, bien que frite, mais consistante à souhait et pour le moins appétissante. Mon amie s’est fait servir une boisson gazeuse, je m’en tiens à l’eau et nous mangeons tous deux avec un entrain croissant. Jusqu’au "plus rien pour moi"! Mais, avec nos cafés, on nous propose les desserts – faits sur place comme tout le reste. Ainsi nous arrivent deux bonnes tranches de gâteau, "vanille, poires et chocolat" pour moi et "chocolat orange" pour ma compagne. Et voilà que, dehors, il se met à faire beau: vivement une petite marche digestive pour fêter ça!

Chez Milou
1398, rue Ozanam
Québec (Québec)
Téléphone: (418) 522-6523
Repas légers à partir de 4,95 $
Menu du midi: 5,95 à 8,95 $