À l’intérieur, le décor est classique, blanc sur blanc, mais bien italien dans les petits détails kitsch – angelots de plâtre et fleurs de soie à l’honneur! Même design côté terrasse: guirlandes lumineuses et fleurs éternelles créent une ambiance somme toute amusante dans laquelle le copain Claude, avec sa chemisette jaune serin, vient mettre encore plus de soleil! Viva Italia!
Le service, assuré par un garçon tout ce qu’il y a de charmant, est courtois, diligent, sans prétention. Pour nous occuper pendant que nous débattons de notre plan d’attaque, il nous apporte, en amuse-bouche, bruschetta légèrement humide et olives délicieusement épicées.
En entrée, Benoît ira de calmars frits. La panure est un peu lourde, mais la cuisson est impeccable et un trait de citron suffit à rendre la chose agréable. Une minestrone à base de bouillon maison bien goûteux regorge de légumes frais et de saveurs franches. Il faudra s’en souvenir quand, l’hiver venu, l’envie d’une soupe chaude nous tenaillera. Plus rafraîchissant, un carpaccio de veau est tout en délicatesse. La douceur de la viande rose et fine est relevée d’un filet d’huile d’olive, de câpres et de copeaux de parmesan. De petites tranches de céleri croquant créent un joli contraste de texture, mais la saveur puissante du légume tend à étouffer le reste.
Le veau étant la spécialité de la maison, Benoît jubile. Un enthousiasme de courte durée, malheureusement. Son veau parmeggiano est sans intérêt, la panure trop épaisse, détrempée de sauce tomate et nappée d’une épaisse couche de fromage. Des fettucine alfredo très beurrés sont savoureux, mais manquent, eux, de parmesan. Claude y va aussi d’une escalope de veau, mais nappée d’une sauce au cognac et champignons. Nettement plus réussi, le tout est accompagné d’asperges, de haricots, de mini-pâtissons directement cueillis du jardin du chef, et de délicieuses croquettes de pomme de terre. Enfin, ne pouvant résister à une belle assiette de pâtes, j’attaque un spaghetti putanesca plutôt étonnant. Si les olives et les anchois se font savoureux, le piment domine et anesthésie rapidement les papilles. Notre serveur se fait l’intermédiaire dans le débat que j’entame avec le chef: les câpres sont-elles essentielles à la putanesca? Je persiste à dire que oui!
Enfin, nous décidons, bien que repus, de céder à la tentation du tiramisu. Doigts de dame et mascarpone sucré juste ce qu’il faut sont unis par un sirop de café puissant. L’ensemble est un peu froid – on le garde congelé… -, mais tout à fait succulent.
Voilà donc une cuisine italienne fraîche et honnête, mais sans grandes surprises, pour laquelle vous débourserez une bonne soixantaine de dollars pour deux, avant vin, taxes et pourboire.
La Roma
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Ottawa
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