Comme il fallait s’y attendre, c’est d’abord une clientèle d’habitués qui se retrouve ici, d’où cette ambiance on ne peut plus décontractée, propice aux petits "décrochages" qui font du bien. Dès l’entrée, on a les cuisines bien en vue sur la droite; un peu sur la gauche, c’est le bar: certains ne vont pas plus loin et s’installent au comptoir – salades, pastas et vins rouges y sont les bienvenus. D’autres s’autorisent quelques pas de plus, et deux ou trois marches d’escalier, et se retrouvent en contrebas dans une salle à manger aux murs de brique ajourés de grandes fenêtres: on leur destine ces assiettes odorantes que nous voyons et sentons passer – cuisse de faisan (velouté à la bière) et pétoncles au pesto. Mon amie et moi n’avons pas fait exprès de choisir une place "stratégique", face au bar, à l’une des deux tables hautes, juste en dessous d’une affiche de Puligny-Montrachet. À notre arrivée, les haut-parleurs débitaient du Nicole Croisille; Dalida a suivi, et nous aurons droit, plus tard, à de la salsa. Glissant d’une affiche des Ripoux 3, le regard accroche en passant l’annonce des "4 à 7: bière pression et frites" et finit par se fixer sur l’écran de télévision où défilent des images de la Toscane: gastronomie, soleil et joie de vivre. Pourtant, nous ne nous attardons pas aux pâtes et pizzas de la carte – "la Corrompue", "la végé", "le Ripoux"… On nous a amené le tableau détaillant la table d’hôte et ses promesses: filet de requin sauce au cari, pasta des sous-bois, gigot d’agneau à la provençale, cuisse de faisan, bavette de bison… Pour ce qui est des entrées, je m’apprête à me décider entre les pétoncles au pesto et la terrine de sanglier, mais on nous recommande particulièrement les calmars frits. J’acquiesce donc, sans mentionner mon intransigeance concernant l’apprêt de ces mollusques. Mon amie lève à ma santé son verre de vin rouge. Lequel, déjà? Ventre affamé n’a pas de mémoire, c’est bien connu. L’entrée m’arrive, après une attente raisonnable, dans une grande assiette où se déploie une corolle de pâte filo. Il y a là de la salade, un petit bol de sauce, une tranche de lime et, bien entendu, les rondelles de calmars semées de coriandre ciselée. Cela s’assortit d’un détail qui m’agace, en l’occurrence ce mot de la serveuse, par ailleurs gentille (et peut-être trop prévenante): "Mettez des gouttes de lime sur les calmars, c’est bien meilleur." Par chance, elle ne me dit pas à quoi sert un verre ou une fourchette! Bref, une entrée copieuse, bonne et sans prétention. Le potage, lui, est un petit délice auquel je ne fais que goûter, réservant mes séquelles d’appétit pour le plat principal. Mon amie hérite donc de ma soupe aux tomates et poivrons. Sa faim à peine entamée accueille avec enthousiasme des côtes levées à la mexicaine – tendres, bien assaisonnées et pas trop relevées – accompagnées de frites et de salade. D’où un second verre de rouge. Côte de veau de Charlevoix sauce forestière: je l’aurais souhaitée plus petite, mais… bon! La sauce, succulente et parfumée, nappe la pièce de viande de son velouté et la parsème de champignons. L’accompagnement est une galette de pommes de terre et de poireaux (avec vin blanc, œuf battu, etc.); elle a l’aspect et la texture d’un rösti, mais s’avère peu goûteuse, et les pommes de terre auraient dû cuire quelques minutes de plus. Le veau compense largement ce manque et, en fin de repas, j’ai l’impression d’avoir mangé pour une semaine. Pas question de dessert. Et, là encore, il y a de ces mots qui vous agacent parfois – du genre: "C’est inclus, ça vient avec la table d’hôte." Mieux vaut… ne pas avoir entendu.
Le Ripoux
935, avenue Bourlamaque
Québec (Québec)
Téléphone: (418) 523-1444
Menu du jour: 7,95 à 11,95 $
Table d’hôte: 13,95 à 19,95 $
Souper pour trois (incluant taxes et boissons): 59,15 $
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LES CITROUILLES, CES HÉROS…
Spider-Man, Shrek, Monsters Inc. et Nemo… autant de citrouilles magnifiques dont vous pouvez faire l’acquisition au Marché du Vieux-Port qui, cette année encore, souligne l’Halloween de belle façon. Décorées par les artistes Carol Althot et Diane Charuest, elles vous attendent chaque jour au marché jusqu’au 31 octobre. En outre, les 30 et 31 octobre, de 9 h à 17 h, ces artistes procéderont devant vous à la métamorphose. Il va sans dire que plusieurs producteurs seront également sur place et que, pour vous procurer une belle citrouille, décorée ou pas, vous n’aurez que l’embarras du choix. Renseignements: (418) 692-2517, poste 294.