Confortablement installé dans la maison qui a longtemps abrité la défunte Caravelle, le Bistro Espana est le deuxième rejeton des proprios du Bistro 182 (maintenant rebaptisé L’Europoint), établi un peu plus haut sur le même boulevard. L’endroit est chaleureux avec ses lumières tamisées, ses tables bien "nappées" et ses photos d’une Espagne ensoleillée.
Nous nous pointons vers 19 h pour découvrir que deux grands groupes occupent une bonne partie de la salle, avec ce que cela implique de bruit et surtout, de retard dans le service. Et ce sera là le plus grand irritant de la soirée.
Il est près de 19 h 30 quand on nous apporte enfin le menu. Nous commandons le vin, qui arrive assez promptement, mais il est 20 h 15 quand nous réussissons à attraper l’attention d’une serveuse nonchalante et fort peu sympathique, à qui nous demandons du pain, question de se caler un peu l’estomac. Le proprio, aussi affecté au service, et nettement plus chaleureux, nous apportera, tout en excuses, olives et fromage marinés.
J’avais entendu dire qu’on proposait des soirées flamenco le vendredi. Notre repas sera en effet accompagné des accords d’un très talentueux guitariste. Mais à quel prix? Les soirs de spectacle, le menu se compose non seulement d’une table d’hôte très limitée (deux entrées, trois plats), mais il faut aussi débourser la coquette somme de 40 $ pour ce repas somme toute ordinaire. "C’est que le guitariste coûte cher", de répondre le proprio. On refile donc la facture au client. Drôle de politique…
À table, donc. En entrée, Leah se satisfait d’une petite salade toute simple: romaine croquante, tomates, concombre, oignon rouge, quelques grains de maïs et une vinaigrette bien dosée. J’y vais d’escargots à l’ail – portion généreuse en escargots moelleux… et en ail.
Nous poursuivons avec une paella aux fruits de mer dangereusement brûlante. Si les pétoncles, calmars et saumon, étuvés et mêlés au riz, sont tendres et finement relevés, les moules et crevettes qui garnissent le plat sont tellement cuites qu’on a peine à les extraire de leur coquille. Un bœuf à l’andalouse flambé au xérès est, pour sa part, très savoureux, mais à peine tiède. Et à 21 h 30, la faim l’emportera sur l’envie de le retourner aux cuisines et d’attendre encore. Des légumes grillés – pommes de terre, carottes, courgettes – sont pour leur part bien faits.
Enfin, les groupes quittant au moment où nous voulons commander nos desserts, on nous abandonne encore à notre triste sort. Nous aurons droit, vers les 22 h 45, à une crème caramel à l’orange correcte et à un strudel aux pommes trop froid et à la pâte collante. Vite une petite tisane, que l’on s’endorme sans trop penser à cette soirée ratée.
Il vous en coûtera donc 39,95 $ par personne, avant vin, taxes et pourboire, les soirs de spectacle (jeudi, vendredi et samedi), et un peu moins les autres jours.
Bistro Espana
33, boulevard Saint-Joseph
Gatineau (Hull)
Tél.: (819) 772-9090