Party de bureau ou retrouvailles entre amis: les semaines qui précèdent Noël sont l’occasion de toutes les célébrations. Mais dans la frénésie du magasinage, qui veut se porter volontaire pour concocter canapés ou gros souper? Bien sûr, il y a le pub, toujours populaire auprès des collègues au gosier sec, mais à qui veut faire un peu plus classe, je propose un arrêt au Café Paradiso, rue Bank.
Dès l’entrée, le décor plaît: luminaires rétro-fifties, tables noires le midi et nappées de blanc en soirée, confortables fauteuils de velours vert, couleurs vibrantes sur les murs. Les deux salles sont noyées de lumière naturelle; l’une propose un bar sympathique et bien garni (!), l’autre accueille, certains soirs, des ensembles de jazz.
Le service est généralement accueillant, professionnel, parfois un peu pressé, mais à l’écoute.
Le menu, lui, suggère une joyeuse cuisine fusion empruntant à tous les plats et à toutes les sauces. La carte des vins est tout aussi ensoleillée, faisant la part belle au Nouveau Monde, sans trop négliger l’Ancien, et proposant de nombreuses, et souvent fort intéressantes, importations privées.
Nous nous y pointons donc, Mélissa et moi, un midi de semaine. La place vibre de monde et de soleil. Si j’ai un faible marqué pour le carpaccio de bœuf qu’on concocte ici, et surtout pour les petites câpres croustillantes qui le garnissent, je passe outre aujourd’hui, question d’explorer plus avant le menu. J’y vais donc de crabecakes de Baltimore à la mayonnaise au chipotle. Les deux beignets, sous une enveloppe dorée et croquante, cachent un cœur moelleux, savoureux, où la chair de crabe l’emporte sur tout autre "remplissage". Et avec cette mayonnaise bien relevée, le tout s’envole en quelques coups de fourchette. Pendant ce temps, Mélissa se réjouit d’un sauté de champignons – portobello, porcini, Paris… – qui accompagne un crostini garni de chèvre au porcini et noisettes. Tout est en saveurs franches et en parfums délicats, un filet d’huile à la tomate séchée ajoute à l’ensemble une touche de soleil.
Elle poursuit – je tente de cacher ma perplexité! – avec une pizza au poulet tandoori, mangue, yogourt à la coriandre et oignons frits. Étonnante. La pâte mince est un peu sèche, mais les mariages sont justes, bien équilibrés, goûteux. De mon côté, si j’ai fait un compromis lors de l’entrée, rien ne me fera abandonner ma salade Paradiso. C’est mon incontournable. Romaine, raddichio, roquette, poire, fromage asiago, poireaux sautés et chips de prosciutto forment un mélange parfait: amertume du raddichio, piquant de la roquette, douceur du poireau, sucré de la poire, salé-croquant du prosciutto; tout y est! Avec une délicate vinaigrette à l’orange et au gingembre, c’est un gros bonheur de fraîcheur auquel je ne changerais pas un iota.
Enfin, pour terminer sur une note sucrée, mais pas trop lourde, nous y allons d’un trio de sorbets: mangue, framboise et citron. Que dire? C’est frais, c’est net, c’est juste ce qu’il faut!
Peut-être pas une grande cuisine, mais certainement de nombreux petits plaisirs colorés qui changent des comptoirs-lunch gris des tours à bureau! Un généreux repas du midi se montera à 45 $ pour deux, avant vin, taxes et pourboire. Pour plus d’info sur les soirées jazz et autres événements: www.cafeparadiso.ca.
Café Paradiso
199, rue Bank
Ottawa
Tél.: 565-0657