Restos / Bars

Le Brigantin : Pizza mania

Les soirs d’hiver, peinards, reposent Le Brigantin de ses midis fébriles. La carte met surtout en vedette des pizzas aux noms pittoresques qui font parfois sourire.

Faut dire que j’hésite longuement entre deux extrêmes, une sage "Papesse" et une "Putain romaine" qui ne doit pas manquer de caractère, autant que l’on puisse en juger par sa description – sauce tomate épicée, mozzarella, moules mariées au pesto, ail, citron, tomates, persil, plus la tendresse de quelques gouttes de miel. "T’es sûr que c’est encore à une pizza que tu penses?" demande mon amie en fronçant les sourcils. Je réponds quelque chose du genre "Ben, voyons…" et, pour chasser toute inquiétude de son regard, commande une pizza des Madelinots. Une Pilsner, un verre de rouge maison (Miglianico): nous trinquons. Au-dessus des fenêtres courent des guirlandes de Noël. Dehors, place de la FAO, la statue s’est drapée d’une cape de neige et s’incline à côté d’un sapin criblé de lumières blanches. Les promeneurs sont rares. Les haut-parleurs changent soudain de registre. La musique de Bet.e & Stef me ramène à la réalité du moment, à la carte toujours ouverte devant moi – farfalle aux deux fromages, salades diverses ("La Demoiselle Nanuk" et autres), "Nachos du capitaine Barbe-Noire", entrées chaudes ou froides, sandwiches, escalope de veau, jarret d’agneau, "Les pâtes de la Grande Hermine", "Steak du Pirate", filet de porc mariné à l’indonésienne, pizzas, pizzas… J’ai fini par commander. Quelques gorgées de bière plus tard, j’accueille avec satisfaction mon entrée, un baluchon d’agneau et canard confit "sur trempette aux raisins". Ladite trempette est un… réceptacle de pâte filo aux bords évasés. Sa garniture est abondante, chaude, encore fumante, mouillée d’une onctueuse sauce brune dont on ne veut rien perdre. L’agneau et le canard s’y entendent à merveille, avec la complicité doucereuse des raisins. Me voici déjà rassasié. "Je le savais", commente mon amie qui n’avait pas choisi d’entrée. On nous apporte les plats principaux avant d’avoir desservi. D’où un croisement d’assiettes. "M’enfin", comme dirait qui vous savez. Ma pizza des Madelinots, sur croûte mince, étale pour moi ses atours parfumés: crevettes, pétoncles, palourdes, chair de goberge (annoncée comme étant du homard), poisson blanc, poireaux, persil, tout cela lié d’un velouté d’assez bon goût. J’en mange au moins le quart avant de déclarer forfait – tout de même rongé par un remords gourmand qui me force à en rogner une petite pointe de loin en loin. "Quelle belle invention que le doggy-bag!" dis-je tout haut. Une cliente qui passe près de nous répond illico: "J’ai fait la même chose…" Nous rions. Quant à mon amie, elle poursuit un passionnant tête-à-tête avec son escalope de veau Brigantin, beau plat gratiné à la mozzarella, conforté de poireaux, de bacon et d’aubergines marinées (bien relevées) dont une sauce tomate tempère un peu les ardeurs. Copieux, mais aussi appétissant que savoureux. Un long soupir annonce la fin des hostilités. Mon amie se laisse aller contre le dossier de sa chaise et sourit. "Épuisée, mais ravie…" comme dans la chanson d’Aznavour.

Le Brigantin
97, rue Saint-Paul
Québec (Québec)
Téléphone: (418) 692-3737

Menu du midi à partir de 9,95 $
Table d’hôte: 19,95 à 22,95 $
Souper pour deux (incluant boissons et taxes): 62,34 $

BUFFETS LATINOS À EMPORTER

Pour le temps des Fêtes, le restaurant Déli-Soleil vous propose de délicieux mets latino-américains à déguster chez vous: dinde "latino", soufflé de maïs, matambre et albondigas (Argentine), poulet créole (Haïti), estofado (Paraguay), bûche brazo de gitano, etc. Trois buffets différents vous sont offerts, soit celui des Lutins et ceux de la mère et du père Noël. Les prix varient de 9,95 $ à 17,40 $ par personne. D’autres mets et desserts sont également disponibles. Commandes et renseignements: (418) 688-4320.

TOUT NOUVEAU: TABLE DE CHEF

Avec l’augmentation du nombre de chefs-propriétaires est né le besoin d’un lieu d’échanges et d’une tribune. Éric Bertrand (Vices Versa), Régis Hervé (Les Saveurs oubliées), Éric Villain (Café du Clocher penché) et Daniel Vézina (Laurie Raphaël) ont donc uni leurs efforts pour "mettre sur table les principes directeurs d’une nouvelle association" entièrement dédiée aux chefs-propriétaires". Elle a pour nom Table de chef et "se veut à l’image des confréries que l’on retrouve dans le monde du vin, c’est-à-dire un collège de sages sans prétention, un regroupement de gens passionnés par leur métier" et persuadés que l’échange et la diversité ne peuvent qu’enrichir la profession. Le logo Table de chef devient dès lors synonyme d’excellence pour identifier tout établissement membre comme "artisan du goût". Renseignements: (418) 694-6268.