Restos / Bars

La Fenouillière : Discret et de bon goût

Depuis près de 20 ans, La Fenouillière tient son cap sans esbroufe et sans flaflas. À sa table, chaque fois, il fait bon  revivre.

Immuable: on peut le dire de la politesse qui caractérise ici l’accueil et le service; on peut le dire aussi de tout ce qui contribue au charme de cet établissement, le raffinement de la cuisine et l’excellence d’une cave par ailleurs plus que généreuse. Le décor est de boiseries claires, intégrant des celliers bien garnis, d’imposants tableaux colorés, des paravents illustrés de grands chevaux. Discret, le personnel évolue sans bruit et s’empresse sans s’imposer à vous. Nous avons pris place en bordure des larges baies vitrées. Deux groupes, des gens d’affaires et des couples forment la clientèle de ce midi, inégalement répartie dans la salle à manger où flottent des odeurs à la fois agréables et imprécises – qui semblent parvenir encore chaudes à nos narines resquillant dans toutes les directions. Entre deux échappées en direction du paysage extérieur, l’attention revient à son point de mire initial: la petite carte détaillant potage, entrée de concombres, linguine marinara, émincé de porc au vinaigre de framboise, paleron de veau braisé au romarin, turbot frais aux olives noires, cervelle de veau à l’érable en feuilleté… Nous nous passons d’apéros. Mais mon amie commande déjà, pour un peu plus tard, un verre de blanc alsacien (Les Tourelles, château d’Isenbourg, 2002), après avoir longuement pesé le pour et le contre à propos d’un Château-Chalon disponible au verre (fait assez rare pour être signalé). Elle s’épanouit d’un sourire quand nos premiers plats arrivent… silencieusement. Dans son assiette, des tranches de concombre font cercle autour d’une brunoise de tomates surmontée de cubes de feta. Un mince coulis vert clair cerne l’ensemble. Un pesto léger? Une huile ou un beurre aux herbes? Difficile à dire, difficile d’en isoler la saveur des autres goûts qui s’y mêlent. Le résultat seul importe, et il surprend agréablement. J’ai pour ma part une soupe aux légumes qui ne pèche en rien, sauf par un excès de poivre dont je me serais volontiers passé. Après, en attendant le prochain service, je demande à voir la carte du soir – dont on ne se lasse jamais, vu qu’elle change si souvent qu’on n’en a jamais vraiment fait le tour. Terrine de canard et salsa de mangue, carpaccio de veau, médaillons de veau de lait et champignons sauvages, cuissot de cerf, poêlée de pétoncles au beurre d’oseille… Et c’est le moment de réintégrer la réalité. Une grande assiette creuse, toute blanche, offre à la vue de mon invitée des frites allumettes, une salade composée (céleri, carottes, chou-fleur, grenade, feuilles de chêne, pousses de maïs, cœur de palmier, œuf dur, etc.) et trois énormes morceaux de saumon accommodés au pamplemousse et au poivre vert. La cuisson du poisson se révèle parfaite; la chair est restée ferme, juste assez pour se défaire doucement en bouche. Au hasard des bouchées, les goûts se nuancent sans changer vraiment. Quelques minutes de plus à m’égarer au-delà de ma propre assiette, mon filet de bœuf aurait fini par refroidir. Beau à voir, tendre et juteux sous la dent, voluptueux sur la langue: on l’a sans doute dorloté en cuisine, accommodé d’oignons confits et de pleurotes. J’en récolte moi-même les bienfaits. Assez pour pouvoir me passer de dessert, un peu plus tard, acceptant à peine une bouchée de cette frangipane que s’offre ma compagne avec son appétit des grands jours.

Restaurant La Fenouillière
3100, chemin Saint-Louis
Sainte-Foy (Québec)
Téléphone: (418) 653-3886
Menu du midi: 15,50 à 19,95 $
Table d’hôte à partir de 39,45 $
Dîner pour deux (incluant taxes et boisson): 57,34 $

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DE NOUVEAU LE MARCHÉ D’HIVER

"Venez savourer la chaleur de chez nous": c’est sous ce thème que vient de s’ouvrir le Marché d’hiver, qui se tiendra jusqu’au 1er mai au Marché du Vieux-Port de Québec. Du vendredi au dimanche et de 9 h à 17 h, artisans et producteurs vous feront découvrir ou redécouvrir l’excellence et la variété des produits frais ou transformés du terroir québécois. Les 25 kiosques regorgent de fruits et légumes, de viandes fines d’émeu et de gibiers divers, de boissons de toutes sortes (vins, cidres, hydromels, mistelles et autres), de confitures, pâtisseries, terrines, herbes sauvages, fruits de mer, charcuteries, lainages, reproductions d’art, cartes, savons, etc. Au nombre des nouveautés, il convient de signaler la Route des Indes (épices, cafés, thés, vinaigres, huiles d’olive, paniers de rafia), la Ferme Eumatimi (bœuf Angus), le Veau Charlevoix, la Ferme Dugorets (bœuf Highland et cerf rouge), Savonard et Ambre et Pierres fines. Renseignements: (418) 692-2517, poste 294 ou .