Quand Maggie décréta que, hiver ou pas, elle voulait des sushis pour son anniversaire, je sautai sur l’occasion pour écornifler sur la rue Lisgar, au coin d’Elgin. Matsu Sushi m’a longtemps intriguée: toujours fermé quand je passais dans le coin, je devais me contenter de croire les copains qui habitaient en face: "Oui, oui, des fois c’est ouvert!"
Bravant le froid et le destin qui mit sur notre route une crevaison, nous arrivons avec le sentiment de mériter notre saké (euh… Jean-Marc, surtout!). Nous nous dégageons à contrecœur de nos manteaux pour nous installer dans un petit salon, pas vraiment tatami puisqu’on y est assis sur des chaises, mais tout de même intime, caché derrière un noren, ces petits demi-rideaux qui ornent l’encadrement de la porte.
Le décor est tout ce qu’il y a de japonisant: laque, paravents, gravures. L’accueil est plutôt sympathique, un peu timide. Étant presque les seuls clients en ce mercredi soir, nous aurons toute l’attention voulue.
Dans notre quête de chaleur, nous rêvions de saké fumant. Mal nous en prit: il ne restait qu’une petite bouteille du délicieux élixir. Mais devant notre désespoir – et consciente du ridicule de la chose! -, notre serveuse enfila manteau et bottes pour se rendre au LCBO!
Au menu, sushi, tempura, teriyaki, les classiques, quoi. Nous ouvrons avec une soupe miso réconfortante, garnie comme il se doit de petits cubes de tofu et de fines lanières d’algues. Suivent trois entrées que nous partagerons. Un tempura de légumes et crevettes généreux, mais à la pâte un brin épaisse; un délicieux bœuf tataki, fines tranches de bœuf tout juste saisies et servies sur un lit de daikon (radis blanc); un petit plat d’agedashi dofu, un de mes péchés mignons: gros cubes de tofu frits, nageant dans un bouillon goûteux et saupoudrés de flocons de bonito, du thon séché.
Pour la suite, si Diana y va d’un saumon teriyaki pas convaincant – un peu trop cuit et tout juste décoré d’un filet de sauce sucrée, le reste de la tablée attaque son poisson cru. Saumon, thon, anguille fumée, crevettes et autres beautés de la mer se présenteront en sushis (sur riz), en sashimis (poisson cru seulement) ou en makis (rouleaux d’algue nori). C’est honnête, mais l’ensemble est beaucoup trop froid (!), la température diluant les saveurs. Sauce soya, gingembre mariné et wasabi viendront sauver les meubles en relevant le tout.
Enfin, question de se préparer à affronter le froid, nous terminons avec une crème glacée au thé vert tout ce qu’il y a de classique!
Un très copieux repas pour quatre nous coûtera une centaine de dollars, avant taxes, saké et pourboire. Raisonnable pour une table correcte.
Matsu Sushi
175, rue Lisgar
Ottawa
(613) 236-2880
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C’est ce vendredi 4 février que le Dépanneur Sylvestre (voir chronique du 20 janvier) fêtera ses trois ans de dépannage, d’entraide et de partage. Joignez-vous aux amis du Dep pour un souper festif, à 18 h 30, au 9, rue Fortier, à Hull. Au menu: potage Saint-Germain; salade de chou rouge et pommes, vinaigrette au cidre; pâtes aux câpres, olives, tomates et piments; tarte liégeoise aux prunes…! Contribution volontaire.