Un "deux dans un" – dernier-né du clan Nicastro -, ce resto-boutique a ouvert ses portes à la fin de novembre, sur la rue Wellington, dans le hip quartier Westboro. Bois, céramique, immenses vitrines et plafonniers fous créent un décor organique et lumineux. L’accueil, que ce soit au bistrot ou à la boutique, reflète la même chaleur à la fois chic et désinvolte.
Il Negozio, le côté boutique, où règne en maître le très passionné Andrew, offre la plus impressionnante sélection de fromages en ville: italiens, mais aussi québécois, anglais, français. On y trouve un merveilleux choix d’huiles d’olive et de vinaigres balsamiques, dont certains vendus en vrac: olives, charcuterie, petits plats pour emporter, pâtes sèches ou fraîches, chocolats, panettone. Bref, tous les péchés qu’ont apportés avec eux les pieux Italiens venus tenter fortune au Canada!
Côté resto, Ventuno propose une petite carte colorée: antipasti, pasta, pizza et plats du jour – sandwiches le midi, viande, poisson ou risotto le soir. Au service, je retrouve Luigi, un ancien du défunt Zibibbo: le bonheur! Professionnalisme, attention, simplicité. La carte des vins est petite et italienne, mais tout à fait appropriée.
Les entrées sont invitantes. Pleurotes sautés et salade de roquette font une jolie assiette – les champignons sont présentés en grappes quasi florales, et la verdure, décorée de copeaux de parmesan, est simplement arrosée d’huile d’olive et de vinaigre balsamique. On s’entendra pour dire qu’il manque un petit quelque chose, mais rien qu’un autre trait de vinaigre, offert sur toutes les tables, ne pourra corriger. Quoique, un peu de poivre frais…
Indécises devant les calmars – classiques – et les éperlans – plus rares et tellement bons -, on nous propose un moitié-moitié préparé pour nos beaux yeux! Deux fritures assez légères, garnies tout simplement de quartiers de citron. Les goûts sont fins et les chairs tendres. Les petits poissons auraient pu faire trempette deux minutes de plus dans l’huile, pour plus de croustillant, mais on n’ose à peine faire le reproche.
Margot poursuit avec une pizza, la "Luca Luca Luca": la pâte fine est habilement habillée de mascarpone, mozzarella, câpres, oignons confits, petits bouts de tomate fraîche et saumon fumé maison. Les oignons apportent une touche légèrement sucrée qu’équilibrent très bien l’acidité des câpres et la franche saveur du poisson. La pâte, maison elle aussi, a ce petit croustillant que confère la semoule de maïs que l’on saupoudre dessous. Un plaisir!
J’opte pour les pâtes "Salvatore Grande": orrichette, petits pois, oignons, pancetta et parmesan, arrosés d’une huile d’olive à l’ail rôti. Si les petits pois laissent Margot plus tiède, j’adore leur goût frais et sucré, et nous nous entendons sur la beauté d’un plat de pâtes comme on les aime: coloré, savoureux, simple.
Cannoli, tiramisu, tartuffo et zuccotto sont bien tentants, mais deux excellents cappuccinos Illy tiendront lieu de dessert. On n’a plus faim, mais là, plus du tout!
Un lunch très copieux pour deux monte à un peu plus de 40 $, avant vin, taxes et pourboire. Tout à fait bien pour une cuisine de bistrot italien rafraîchissante par sa simplicité et la beauté de ses ingrédients.
Caffe Ventuno
1355, rue Wellington (près d’Island Park)
Ottawa
Tél.: (613) 729-9100