L’odeur familière des moules nous accueille, ces moules à toutes les sauces dont la carte-thermomètre vous échelonne les saveurs du blanc pépère au rouge infernal. Des "Jardinières" aux "Diablo", l’amateur a le choix des sensations qui seyent à son humeur. D’autres fumets… marins vous titillent aussi l’appétit et réaffirment la vocation du lieu: promouvoir les produits des Îles-de-la-Madeleine et de la Gaspésie. Le décor s’est rafraîchi: couleurs douces, stores romains et grands tableaux riant de toutes leurs couleurs. Des pans de mur ont disparu, et le bar qui autrefois s’avançait vers l’entrée a reculé pour laisser place à des tables dressées devant une longue banquette. Le personnel a la bonne humeur des gens qui partent en croisière. La clientèle est tout de même nombreuse pour un mercredi soir. Nous avons failli nous laisser tenter par la fondue de poissons et fruits de mer, hésité entre les joyaux des mers sur linguine et le duo des mers à la tombée de tomates et coriandre, dérapé du côté de la bourride de saumon Ti-Georges. Et je me surprends moi-même en commandant l’agneau grillé en persillade. Mon amie opte pour le maquereau et demande un verre de vin blanc (Beringer, Stone Cellars, 2002). Le choix de nos entrées contredit nos goûts habituels: pour moi, un feuilleté d’épinards et, pour celle qui m’accompagne, une terrine de mousse de ris de veau. Quoique simple, la présentation plaît au regard avec ses losanges de poivron rouge, son brin de romarin dressé sur le feuilletage où coule une sauce au fromage de chèvre et yaourt (un peu trop acide et un peu forte en sel quand on la goûte seule). Confit d’oignons et confiture de carottes escortent la terrine moelleuse et savoureuse qui, par contraste avec mon plat, se révèle presque douce. Au service suivant, mon amie a droit à une assiette plutôt bien garnie: légumes, riz sauvage, tranches de citron, petit bol de sauce blanche citronnée, onctueuse, et deux filets de maquereau à l’estragon grillés juste à point sur un lit de sel. Doré, luisant, parfumé, cela vous fouette la gourmandise et vous la satisfait. Mon assiette m’a surpris. J’ignore pourquoi, en commandant l’agneau grillé en persillade, j’ai imaginé des côtelettes ou une tranche de gigot. J’ai devant moi une bavette. Ce n’est vraiment pas une pièce dont on louange la tendreté, mais la viande se révèle rosée comme je la voulais, goûteuse comme je l’aime, assaisonnée comme il faut et bien aillée. Nous déclinons l’offre d’un dessert et terminons par deux allongés… préfigurant ce que nous comptons faire après une petite marche digestive.
Restaurant Mon manège à toi
102, boulevard René-Lévesque Ouest
Québec (Québec)
Téléphone: (418) 649-0478
Table d’hôte: 27 à 32 $
Menu du jour à partir de 9 $
Souper pour deux (incluant boissons et taxes): 73,91 $
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LE PETIT SEIGNEUR EST NÉ
Au départ, ce fut un projet des étudiants du programme ASP Cuisine actualisée du Centre spécialisé en alimentation et tourisme Fierbourg, lancé par deux professeurs de l’établissement, le chef Jimmy Bédard et le fromager bien connu Philippe Kotula. Il s’agissait de "transformer un projet scolaire en petite entreprise"; tous ont littéralement mis la main à la pâte au cours des différentes étapes, jusqu’à la conception de l’étiquette. Le produit final est Le Petit Seigneur, fromage de type artisanal à pâte molle et croûte fleurie, "un produit de qualité qui devrait ravir les plus fins palais", résultant d’un travail d’équipe soutenu et commandité par différents fournisseurs. Pour tout renseignement concernant la disponibilité et le lancement du Petit Seigneur: (418) 622-7821, poste 7708.
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GASTRONOMIE SUR LES PISTES
Pour célébrer comme il se doit la Fête du Grand Duc, le chef Guy Bessone s’est assuré la complicité de huit producteurs charlevoisiens. C’est donc en pleine nature, sur les pentes du Massif de Petite-Rivière-Saint-François, qu’ils vous invitent à venir partager, le samedi 12 mars, leur passion pour la gastronomie régionale. De copieuses et savoureuses bouchées vous y seront présentées à prix modique. Tartiflette à la truite fumée, printanière de petits légumes, risotto au cheddar fort, fleurmier et champignons sauvages, etc., sans parler des chocolats, mistelles et cidres qui permettront aux sportifs de refaire le plein entre 11 h et 14 h. Digne continuateur de la tradition culinaire régionale, Le Massif a pour mission de promouvoir les richesses du terroir et de mettre en valeur des produits qu’on ne trouve pas encore sur le marché. Renseignements: 1 877 536-2774 ou www.lemassif.com.