Nostalgiques de L’Agaric version originale, réjouissez-vous! La sympathique maison du chemin Old Chelsea reprend vie, et c’est pour le mieux. Oubliez – mais qui s’en souvient? – l’épisode "resto français" et mettez aussi vite au rancart les quelques mois de poutine-nachos. Kim et Angélique Strauss, propriétaires de la Boulangerie dans un village, redonnent au mythique lieu ses lettres de noblesse.
Le décor modernisé est sobre: couleurs chaudes dans les tons de rouille, de taupe, tables de style bistrot (on aime moins le recouvrement de vinyle, mais bon, il est neutre), tableaux aux couleurs vibrantes. Une grosse table ronde en bois et des luminaires design participent de l’agréable mariage du rustique et du moderne. Les deux niveaux de la salle sont utilisés à leur pleine capacité; l’entrée a été déplacée côté terrasse et un espace lounge sert de vestiaire et de "salle d’attente".
Mais derrière ce décor plus léché se sent dès l’arrivée l’ambiance décontractée d’antan. Le service est tout aussi sympathique, poli et efficace, avec un petit côté bon enfant. Un menu éclectique propose des plats aux inspirations asiatique, italienne, parfois même un peu indienne; une cuisine fusion, dans tout les sens du terme, quoi. Seul reproche, les nombreuses fautes de français. Un petit effort pour le menu du printemps serait grandement apprécié…
Mais trêve de grammaire, revenons à la cuisine! En entrée, je craque pour une salade de fenouil, cresson, orange, vinaigrette légère à la moutarde et aux agrumes. Fraîche, croquante, voire désaltérante! De son côté, mon amie attaque une très généreuse portion de terrine de porc et noix, goûteuse et de texture fine. C’est servi avec croûtons, petits cornichons à l’aneth, moutarde de Meaux, amandes effilées grillées. Une assiette à partager en 5 à 7…
Déjà fort heureuses, nous poursuivons. Pour elle, une costaude pointe de tourte au canard, savoureux montage de fines tranches de pommes de terre et d’un mélange de viande grossièrement hachée et de légumes en brunoise. Comme souvent avec les tourtes, il y a un peu trop de pâte, mais bon, on n’est pas obligé de la manger! C’est accompagné de poires caramélisées au poivre noir, d’un ketchup maison et d’une salade verte.
De mon côté, des pétoncles de Digby, poêlés à la perfection, sont servis sur un risotto aux herbes et une julienne de légumes (carottes, céleri, courgette), le tout entouré d’une très légère vinaigrette au miso. Un beau plat en fines nuances, consistant sans être lourd.
Enfin, impossible de résister à la tarte aux noix caramélisées et légèrement chocolatée. Servie tiède et décorée de Chantilly et de fruits frais, c’est tout simplement décadent!
Il vous faudra compter un peu moins de 55 $ pour deux, avant vin, taxes et pourboire. Très raisonnable pour une table réjouissante et sans prétention aucune.
La Table du villageois
254, chemin Old Chelsea
Chelsea
Tél.: (819) 827-3030