Restos / Bars

Kamals : Un Libanais errant

Le restaurant Kamals a roulé sa bosse: 26 ans de pérégrinations dans le Glebe, un bref passage dans l’ouest, et le voici atterri rue Somerset Ouest.

La très élégante maison de brique qui abrita le défunt Métro change maintenant de vocation. Exit la cuisine française, Kamal, le joyeux proprio, transporte ici son Liban natal, ses viandes grillées et ses pitas dodus. Si le déménagement a eu lieu il y a déjà deux mois, la nouvelle ne semble pas encore bien répandue. En ce midi ensoleillé, le resto est quasiment vide. Qu’à cela ne tienne, nous avons une mission à remplir – et des heures de commérage à rattraper! Et avouons que dans ce contexte, le sympathique service n’en aura que pour nos beaux yeux; qui s’en plaindrait!?

Côté décor, on a conservé les confortables fauteuils de cuirette bourgogne, les nappes de la même teinte, le foyer noir et or et les imposants chandeliers. Les murs, dans les tons de taupe, se sont simplement ornés d’images et d’objets qui font rêver de soleil et de Méditerranée: nous voilà transportées. Mais la transition surprend un peu: cet intérieur cossu offre un contraste frappant avec les shawarmas-frites!

Car qui dit cuisine libanaise peut difficilement contourner l’incontournable! Tant au menu du midi que du soir, le shawarma est roi. Au bœuf, au poulet, farci de falafels ou d’agneau haché, ce sandwich goûteux et copieux fait maintenant partie de notre paysage culinaire. Et le restaurant Kamals a la réputation de très bien le faire.

Avant d’attaquer nos plats de résistance, nous ferons une incursion du côté des entrées. Je craque pour la soupe de lentilles, et somme Mélissa de se laisser tenter par les falafels. La soupe est un consistant mélange de lentilles jaunes et de riz, que l’on arrose de citron. Mais le plaisir des petits croûtons de pita qui craquent sous la dent ne fait pas oublier qu’on aimerait l’ensemble un peu plus relevé. Les falafels, par contre, sont divins. Servis avec une salade de tomates et poivrons simplement nappée de tahini, les boulettes de pois chiches, oignons et persil offrent un cœur fondant sous une croûte dorée et croustillante.

Elle poursuit avec le shawarma kharouf: un savoureux mélange de lanières d’agneau mariné, persil, tomates, oignons, sauce tahini et navet vinaigré, le tout "roulé serré" dans un pita bien frais. C’est servi avec des frites respectables et une salade de chou et tomates. Nostalgique de la fettah égyptienne (plat de riz, viande et yogourt), je tente ma chance avec un kafta au yogourt. Le kafta est un mélange d’agneau haché et d’épices, parfois coupé d’un peu de bœuf, formé en saucisse aplatie et grillé. Ici, on l’a ensuite coupé en petits cubes et servi sur du riz nappé de yogourt nature et décoré de croûtons de pita. C’est un plat assez copieux, pas mauvais, mais à des lieues des plaisirs de la fettah.

Nous terminons avec une assiette de délicieux baklavas tout chauds, bien miellés et débordants de pistaches, qu’on accompagnera d’une concoction de thé noir et menthe fraîche, savamment préparée par monsieur Kamal lui-même.

Un repas du midi, pour deux, ira chercher un peu moins de 35 $, avant taxes et pourboire. Tout à fait raisonnable pour une cuisine fraîche, dans une atmosphère qui n’attend que les clients pour se réchauffer.

Kamals
327, rue Somerset Ouest
Ottawa
Tél.: (613) 234-5223
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