Le souvenir étant un aussi bon condiment que la faim, on imagine sans peine ce qui peut résulter de leur alliance, de leur complicité. Mais ce midi nous offre cela d’emblée, sans laisser place à l’imagination. Tout au plus évoquons-nous l’inénarrable jarret de porc laqué, chouchouté en cuisine, qui ne figure pas sur la grande carte de ce resto où tout est fait sur place – petits pains, sauces, glaces, fonds, huiles de crustacés… Le temps d’une Sapporo, je redécouvre le décor qui n’a pas beaucoup changé. Nappes, rideaux et stores sont toujours bleus, la salle, coquette et aérée. Juste au-dessus de notre table, sur le mur, une grande affiche laminée convie les gourmands à Castelnaudary, "la capitale du cassoulet". Le verre de vin blanc maison que sirote mon invitée (Domaine du Tariquet) l’accompagnera jusqu’au plat principal. Autour de nous, les gens mangent sans bruit et parlent peu. Je commence par un velouté copieux, chaud, d’un beau vert sombre. Rien d’agaçant n’y subsiste, aucune de ces petites fibres qui s’accrochent aux dents… On apprécie d’autant plus la saveur des légumes frais et l’équilibre de l’assaisonnement. L’entrée servie à mon invitée embaume un peu plus: une salade d’endives (finement détaillées) à l’huile de truffes, mêlée d’une brunoise courte de carottes, de poivrons rouges et de concombres. Les assiettes, vides, s’en retournent aux cuisines, mais nous "entretenons" nos papilles avec de petites bouchées de ces petits pains ronds et bruns, faits de plusieurs grains et pourtant moelleux. Il n’y avait que deux plats du jour: l’aile de raie aux câpres et le foie de veau façon Pastel. J’avais opté pour celui-là. Mon amie, peu emballée par celui-ci, s’était fait proposer de l’agneau. J’ai envié la grande assiette qu’on a posée devant elle, je lui ai envié ces ragoûtants morceaux de viande roulés sur eux-mêmes, mouillés de sauce brune et fleurant bon le romarin, plus tendres que je ne m’y attendais et un peu rosés à l’intérieur. Le peu de gras qui subsiste ici et là sur leur pourtour se mange avec autant d’appétit que le reste. La même garniture se retrouve dans mon assiette: fondue de tomates un peu poivrée, dés de pommes de terre rissolés, asperges, mange-tout. Un mélange de grosses câpres et d’échalotes grises hachées, revenues à l’huile d’olive, entoure et nappe en partie l’aile de raie dépouillée de sa peau et de son cartilage. La chair est fraîche, moelleuse et ferme, en un mot savoureuse. Après cela, l’offre d’un dessert n’a aucune prise sur nous, car nous avions oublié de prévoir une petite place. Nous prolongeons donc indéfiniment nos cafés, espérant que l’appétit rapplique en force. Mais ce sera pour une prochaine fois.
Le Pastel
1990, 18e Rue, Québec
Téléphone: (418) 663-9090
Menu du midi: 11,95 à 13,99 $
Tables d’hôte: 24,95 à 44,95 $
Dîner pour deux (incluant taxes et boissons): 31,70 $
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HONNEUR AU MÉRITE
Lors de la quatrième remise des prix du Mérite national de la restauration et de l’alimentation à l’Hôtel Hilton Montréal Bonaventure, Daniel Bernard, adjoint parlementaire et député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, a décerné le prix Hommage aux femmes en agroalimentaire à Marie-Chantal Lepage, récompensant ainsi sa contribution exceptionnelle à la gastronomie québécoise. Ce prix, remis au nom d’Yvon Vallières, ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, a pour but de reconnaître le mérite d’une femme qui, en plus de sa contribution exceptionnelle, valorise le statut des femmes dans le secteur de la restauration, de l’hôtellerie ou de la distribution des produits agroalimentaires. Autres détails à l’adresse www.mapaq.gouv.qc.ca/FR/Les_Grands_Evenements/MNRA.
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SAVEURS DU PARCOURS GOURMAND
Sous le signe du maillage et du développement se tenait récemment au Centre spécialisé en alimentation et tourisme Fierbourg un souper gastronomique haut en couleur… et en saveurs régionales. L’événement a ceci de particulier qu’il couronnait un "banc d’essai" étalé sur plusieurs semaines et au cours duquel les producteurs membres du réseau agrotouristique étaient jumelés à des chefs de la région et aux étudiants du Centre pour réaliser plusieurs recettes à partir de produits fins et encore peu connus, tels l’émeu, le chevreau et le wapiti. Tous les détails à www.parcoursgourmand.com.