vacant par le déménagement, à quelques coins de rue de là, d’Urban Bistro. Si son prédécesseur ne m’avait jamais impressionnée, j’avoue avoir eu ici une très agréable surprise. Un de ces moments qui nous réconcilie avec le métier, oserais-je dire!
L’endroit, d’abord, a quelque chose d’apaisant: tables et chaises de bois foncé, murs aux teintes chaudes, décoration sobre, pour un ensemble d’un classicisme bien ancré dans la modernité. Rien qui choque, juste un sentiment de confort.
L’accueil est d’une courtoisie qui se poursuivra dans le service, à la fois décontracté et professionnel. Un très bel effort est fait pour nous parler en français, notre serveur nous demandant même, avec une candeur touchante, de lui traduire les mots qu’il ne connaît pas. Quand la volonté est là, toutes les fautes sont pardonnées!
La carte propose une cuisine inventive et colorée qui saura réjouir tout autant le dîneur du soir que celui du midi, ce dernier ayant toute son importance quand on se situe à un jet de pierre des édifices gouvernementaux de Tunney’s Pasture… La carte des vins est, elle aussi, fort réjouissante par sa composition simple et équilibrée, mais aussi par sa fourchette de prix tout à fait raisonnable – ce n’est pas tous les jours que l’on trouve des bouteilles à moins de 30 $…
En entrée, Lucille s’adonnera à l’un de ses péchés favoris: les calmars. Ils sont ici sautés, avec épinards, ail, tomate, citron et basilic, le tout monté sur une tranche de baguette grillée et arrosée d’une sauce à tendance thaï, au piment chili, légèrement sucrée. Les calmars sont tendres, la présentation, belle et l’ensemble, tout à fait joyeux. Même constat dans mon assiette: la salade Allium se présente comme un coloré montage de mesclun, betteraves en julienne fine, oignon rouge, quartiers d’orange, petites tomates goûteuses et tuile de fromage asiago savoureuse et croquante. Le tout est rehaussé d’une vinaigrette à l’érable fraîche et parfumée.
Nous poursuivons ce beau périple avec, pour elle, une poitrine de canard à la cuisson parfaite: rosée, fondante, succulente. Délicatement relevée d’une sauce au porto, elle est servie sur un lit de risotto à l’huile de truffe blanche, l’un des plus réussis qu’il m’ait été donné de manger depuis longtemps: crémeux, al dente, impeccable! Pour ma part, je craque pour un des plats du jour, un jarret d’agneau braisé. En cette journée pluvieuse et froide de printemps, la viande tendre, légèrement caramélisée, fondante en bouche, a tout ce qu’il faut pour réconforter. Frites allumettes et légumes sautés complètent une très belle assiette.
Malgré ces agapes copieuses, nous ne savons résister à la crème brûlée au chocolat! Parfait contraste chaud-froid, croquant-moelleux. Et que dire de la saveur à la fois fine et bien marquée du chocolat… Tout simplement irrésistible.
Un très beau repas du soir pour deux va chercher dans les 60 $, avant vin, taxes et pourboire. Raisonnable pour autant de plaisir!
Allium
87, avenue Holland
Ottawa
Tél.: (613) 792-1313