Ajoutons à cela quelques motifs d’une fierté bien légitime. Pour cet établissement coïncident cette année trois anniversaires marquants: le 100e de la construction, le 50e de l’auberge elle-même et le 25e de son acquisition par les propriétaires actuels. Un beau triplé à célébrer. On se croirait presque en famille, en vacances, car rien ne nous rappelle que nous sommes en "fin de semaine de presse", sauf un dossier bien étoffé qu’on a discrètement laissé dans notre chambre avec une petite note de bienvenue. En ce qui concerne mon amie et moi, c’est plutôt une suite à deux étages, confortable et moderne, qui nous a été réservée. Nous voici tous réunis, le vendredi soir, dans le grand salon donnant vue sur la terrasse où sévit pour le moment une petite pluie froide. Amis, conjoints et confrères fraternisent à coups d’apéros bien tassés et de bouchées dont on ferait volontiers un repas – foie gras, saumon fumé maison, terrines. Nous ne tardons d’ailleurs pas à nous retrouver autour de la grande table qui nous accueille dans une salle à manger de bois clair, égayée de tableaux et percée de hautes fenêtres. La carte des vins s’est encore enrichie d’excellentes bouteilles – Pomerol, Aloxe-Corton, Sancerre, Gewürztraminer et autres suavités dont nos hôtes se montreront fort généreux au cours de la fin de semaine. Je ne suis pas allé au-delà de quelques gorgées de vin blanc (Riesling Schlumberger 1998); mon amie en a tâté, elle aussi, puis s’est convertie à… à quoi, déjà? Je médite depuis un moment les bienfaits d’un carpaccio de cerf dont les fines tranches lisérées de noir se déploient en pétales autour d’une petite salade (feuilles de chêne) imprégnée d’une vinaigrette aux agrumes et coiffée d’une large tuile de parmesan. Il y a quelque chose de miraculeux dans certaines alliances de saveurs! Je me redis cela aussi en goûtant au gratin d’escargots servi à ma compagne. Non loin de nous, quelqu’un a également choisi cette entrée et en fait l’éloge à haute voix: certains en prennent bonne note… "pour demain soir". Entrées et plats principaux se succèdent, et bientôt, ici ou là, on s’échange des bouchées, on partage des commentaires et l’on trinque pour la nième fois. Après ma ballottine de lotte au canard fumé, dont les contrastes se réduisent en harmonie dans une sauce au foie gras, je n’ai pu goûter qu’à un fromage du plateau qui m’est servi. Sans doute ai-je trop abusé du médaillon de veau sauté aux noisettes et muscat servi à ma compagne. C’est fête à notre table: poissons et fruits de mer, agneau, bœuf, légumes croquants et salades pimpantes, granité, panaché de desserts composant un véritable corso de mets aussi plaisants à l’œil que joyeux en bouche. Il en est de même le lendemain soir, samedi, au moment où chacun s’empresse de choisir ce qu’il s’était promis la veille – phyllo de canard confit aux pleurotes en poêlée de foie gras, caille fondante aux champignons sauvages, potage céleri et pommes, côte de cerf sauce Grand-Veneur, risotto crémeux. "Une côte de dinosaure, ça?" me lance quelqu’un à la vue de la gigantesque côte de veau aux morilles et porto dont, évidemment, je ne viendrai pas à bout. Il me reste tout de même assez de… courage pour explorer "exhaustivement" l’assortiment de desserts qui m’est apporté: tarte au sucre à la crème, glace maison à l’ananas, biscuit "cœur coulant" au chocolat, trio de crème brûlée, gâteau au fromage et amandes, tarte fine aux pommes et amandes. Ensuite, vivement le grand lit douillet qui, j’en suis sûr, s’ennuie de moi.
Auberge des 3 Canards
115, côte Bellevue, La Malbaie
Téléphone: (418) 665-3761 et 1 800 461-3761
Repas à la carte à partir de 30 $
Table d’hôte: 55 $
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PRÉVENIR LA MALADIE DU HAMBURGER
Rappelant que 81 % des intoxications à la bactérie E. coli ("maladie du hamburger") ont lieu à domicile, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation lançait la semaine dernière une campagne de sensibilisation sous le thème Beau! Bon! Bien cuit! Bye-bye bactéries! L’activité s’est déroulée dans le décor champêtre du Domaine de Maizerets, à Québec. Le ministre, M. Yvon Vallières, Mme Marie-Chantale Lepage, chef des cuisines du Château Bonne Entente, et le député de Charlesbourg, M. Éric R. Mercier, ont mis en pratique les recommandations relatives à la préparation et à la cuisson des viandes hachées. Le Ministère met à la disposition du public divers outils d’information qu’on peut se procurer en communiquant avec le Centre québécois d’inspection des aliments et de santé animale (CQIASA) au 1 800 463-5023 ou sur le site www.mapaq.gouv.qc.ca.