Restos / Bars

Azimut : Des quatre coins du monde

Azimut, c’est la cuisine plus qu’honnête du quotidien et des accents d’ailleurs pour vous épicer la vie.

Le temps de se laisser accueillir et de jeter un coup d’œil au décor immuable, et nous voilà dehors, installés sur la terrasse bourdonnant du bruit des conversations. Nous ne tardons pas à commander de quoi nous réhydrater. Il y a là une clientèle de tous âges – une tablée familiale, un groupe hilare, des couples. Fines herbes et plantes d’agrément verdissent dans des bacs posés à même le sol et, dans les jardinières accrochées près de nous, de toutes petites fleurs frémissent au moindre souffle de vent. Une bouteille de rosé (Santa Rita) et une Hoegaarden s’amènent à notre table. Nous en profitons pour interroger notre serveur sur "Les jeudis torpille": un mets composé de deux escalopes de veau (parfois de poulet) apprêtées différemment et servies avec deux pastas. Outre le menu courant, ce resto propose une sorte de cuisine calendaire. Ainsi, le mercredi est consacré aux moules, etc. Retour à la carte: soupe thaïlandaise; filo d’escargots au fromage de chèvre et tomates séchées (France); nems au porc et gingembre (Chine); salade des Caraïbes au poulet, avocat et ananas (Saint-Martin)… J’arrête mon choix sur le trio de satays de l’Orient en ce qui concerne l’entrée; mon invitée s’en tiendra à un seul plat. En attendant d’être servis, nous mangeons de ce délicieux pain au pesto qu’on nous a amené dans une corbeille. Oignons blancs et rouges, poivrons verts, jaunes et rouges, haricots, fèves germées, courgettes et carottes occupent le fond du caquelon avec, par-dessus, des crevettes, une petite tranche de bœuf et du blanc de poulet. Ce dernier, un peu blême, porte tout de même les traces du gril et s’avère un peu fade; il aurait dû mariner. Le bœuf a davantage pris le goût de la sauce, courte et délicieuse, mais je l’aurais souhaité plus tendre. Rien à redire des crevettes. Au service suivant, j’ai droit à mon trio de tartares accompagné d’une salade décorée de tranches d’orange et de citron. Je goûte d’abord au saumon: excellent et finement assaisonné, bien que j’y aie croqué deux pépins de piments volcaniques; puis au pétoncle, délicieux, où domine une agréable acidité. Le bœuf? Mon préféré en termes de saveur, mais trop relevé. On m’en prépare un autre, me le fait goûter avant de le servir; encore relevé. J’en suis quitte pour un troisième essai: le bon. "De la mesure avant toute chose", dirais-je pour paraphraser qui l’on sait. Sans se laisser troubler par mes péripéties, mon invitée avance lentement et sûrement sur un chemin pavé de délices – en l’occurrence, une salade thaï de rouleaux impériaux et de cœurs de palmier. C’est sa propre oasis de fraîcheur où le rosé, en outre, coule à flots. Si bien sur son nuage, elle ne descendra pas de sitôt, puisqu’elle termine par un dessert qui vaut à lui seul le déplacement: l’inénarrable crème glacée frite dont chaque bouchée vous fige un sourire au coin des lèvres.

Restaurant Azimut
8084, rue du Sirocco, Charny
Téléphone: (418) 832-0218

Table d’hôte: 17,95 à 23,95 $
Menu du jour à partir de 7,95 à 12,95 $
Souper pour deux (incluant boissons et taxes): 54,20 $

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LE CANARD GOULU

Cette entreprise était à peine âgée de quelques mois quand, en décembre 1997, je lui ai consacré un article dans ces pages. Elle ne figurait encore ni dans l’annuaire ni sur les panneaux de signalisation touristique: à combien de portes n’avais-je pas dû frapper dans Saint-Apollinaire avant de tomber sur des gens qui avaient vaguement entendu parler d’un jeune couple "qui élève des canards…" Depuis, que de chemin parcouru par Marie-Josée Garneau et Sébastien Lesage! Le 30 juin dernier, nous étions une vingtaine d’invités au Canard goulu – visite à la fois commémorative et inaugurale, pour souligner simplement huit années de bons et loyaux… produits, réalisés de manière artisanale, et découvrir les nouvelles installations. Au fil du temps, les cuisines se sont agrandies. Et aussi la boutique, proprette et accueillante, qui regorge de rillettes, de foie gras, de magret fumé ou confit, de cuisses fraîches ou confites, de suprêmes, tournedos, cassoulet, graisse fine, etc. Tout cela se retrouve aujourd’hui dans la plupart des épiceries et des bons restaurants. Derrière la bâtisse, une terrasse couverte accueille à présent des clients: dégustation des fameuses rillettes du Canard goulu ou bien, grillées sur barbecue, des ailes, des brochettes ou des saucisses de canard. On nous en a régalés – et aussi de jus et de cidre de glace (cidrerie À l’orée du bois). La maison suggère aussi son panier de dégustation – ses produits fins et du pain chaud d’Éric Borderon. On consomme donc là, illico, ou sur l’une des tables à pique-nique installées en pleine verdure sur le vaste terrain. Enfants et adultes s’offrent une balade champêtre aux abords des enclos, regardant s’ébattre ou sommeiller cochons, chèvres, moutons, poules, lapins, etc. Qu’on ne s’attende pas à un aménagement tape-à-l’œil: les propriétaires ont dès le début opté pour une agriculture responsable, le respect de l’animal et de l’environnement. Au nom de l’authenticité. Renseignements: (418) 881-2729 ou www.canardgoulu.com.