Le bar avait déjà changé de place, lors de notre dernière visite. On ne risquait plus de buter dessus en arrivant. La salle, dès lors dégagée dès l’entrée, semblait plus accueillante, mais on avait tout de même l’impression que les décorateurs étaient – comment dirais-je? -… en période de réflexion. Nous constatons ce soir le résultat, plaisant et difficile à qualifier, fait de contrastes qui ne heurteraient même pas les puristes. "Techno… house… Peut-on dire ça d’un décor?" demande mon amie. Je n’en sais fichtre rien, mais réponds par l’affirmative, plaidant la similitude avec la musique qui se joue là, tandis que les grandes affiches placardées en face de nous évoquent l’univers des aficionados. Il est encore tôt et, à part la nôtre, une seule table est occupée par trois jeunes clientes de bonne humeur. À peine aurons-nous commandé que ce sera presque l’invasion: "Les amateurs de tapas arrivent", dit celui qui nous sert. Du coup, la musique gagne un ou deux décibels; les conversations itou. Mon amie déguste consciencieusement son Vinha Verde (Vinho Verde 2004), lorgnant du coin de l’œil ce que je coche sur la petite feuille réservée aux commandes. "Tu penses vraiment manger tout ça?" J’en étais persuadé, mais sa question ébranle mes convictions. On verra bien. On voit, en effet. Il y a bientôt devant moi, et pour moi seul, deux énormes croquettes de jambon, une énorme cuisse de pintade farcie aux tomates séchées, un émincé de bœuf sauce porto et une coquette assiettée de calmars frits. Je n’ai pas osé y ajouter les gambas que j’aime tellement! Pour mon amie, seulement la sardine en croûte, la cuchara de Tengrife et les champignons à la crème de parmesan. Ce dernier petit plat est un poème de saveur et de délicatesse et, pour cette raison, disparaît avant tous les autres. Quand j’ai voulu goûter à la sardine, elle n’était déjà plus… de cette table. Quant à la cuchara de Tengrife, nous la redécouvrons une fois de plus ce soir, aussi paradoxale dans sa composition qu’agréable à manger: salade d’épinards, de crevettes, de noix et de bananes, tout cela bien imprégné d’une vinaigrette blanche. J’ai goûté à tout cela avant de m’intéresser à ce qui m’est servi… et qui m’impressionne un peu, quoi! Bonnes, les croquettes, mais j’y aurais mis plus de jambon. Si le bœuf au porto se mange sans mot dire, c’est-à-dire dans le plus profond recueillement, je tique un peu en ce qui concerne la cuisse de pintade – bonne au goût, mais plutôt sèche. J’ai bien fait de garder pour la fin les calmars qui ne m’ont jamais déçu ici. Ils sont par eux-mêmes tendres et assez savoureux pour que je me passe de cette sauce blanche – à laquelle je n’ai jamais pu m’habituer, et ce n’est pas faute d’avoir essayé! Mon amie n’a plus faim. Bien calée sur la banquette, elle étire longuement les dernières gorgées d’un verre de Viognier en me regardant crâner. Pourquoi avouer que je n’ai plus faim? Je m’obstine donc à coups de petites bouchées par-ci, par-là. Jusqu’au moment où, n’en pouvant plus, je commande un café et me sens du coup délivré.
Restaurant et bar à tapas Soñar
1147, avenue Cartier, Québec
Tél.: (418) 640-7333
Spéciaux du mercredi: 1,99 et 2,99 $
Menu du jour à partir de 9 $
Table d’hôte: 16,95 à 22,95 $
Souper pour deux (incluant boissons et taxes): 54,09 $
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CUISINEZ L’AUTOMNE AVEC DANIEL VÉZINA
Pendant tout le mois d’octobre, le Laurie Raphaël vous invite à cuisiner de bons plats d’automne en compagnie de Daniel Vézina, soit le mercredi (18 h 30) ou le samedi (midi). Chaque séance dure trois heures et ne coûte que 150 $ par personne, taxes en sus (groupe de huit personnes maximum). Ainsi, vous cuisinerez avec le chef et dégusterez: calmars frais au pesto maison; brandade de morue salée; oie de la Baie-du-Febvre de la ferme L’Oienaudière rôtie au four, son jus aux airelles du Nord; risotto aux champignons sauvages; tarte Tatin à la vanille fraîche. Service de vin inclus. Renseignements et réservations: (418) 692-4555 ou [email protected].
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TRIO DAVID PARKER AU PAPARAZZI
Le 8 octobre, dès 18 h 30, au Paparazzi, votre souper aux saveurs italiennes et japonaises sera agrémenté par la musique de ce trio bien connu: David Parker (au saxophone) et Yvan Fortin (à la guitare) accompagnant la chanteuse Julie Cimon Racine. Cette dernière a travaillé avec de nombreux artistes, dont Serge Lama et Helmut Lotti. D’une voix chaude, envoûtante et parfaitement maîtrisée, elle interprète avec brio les plus belles chansons populaires du Brésil et puise aussi dans le répertoire traditionnel du jazz. Une soirée qui vous fera chaud au cœur et au corps! (1363, avenue Maguire, Sillery, [418] 683-8111).