Des menus alléchants, régulièrement renouvelés, des plats copieux et gourmands, un personnel sympathique et professionnel, bien au courant de ce qu’il vous propose. Sans parler de la carte des vins, intelligente, enrichie et repensée. Le bio et les produits d’importation privée y prédominent. "Tout est sympa, ici!" Tel est le commentaire que nous inspirent chaque fois ces lieux. Les réaménagements apportés au décor mettent davantage en relief les boiseries et nous rendent plus accessible, semble-t-il, cette partie de la salle à manger où l’on peut admirer ces jours-ci les acryliques sur papier d’Amélie Leclerc. J’admire autant l’énorme pièce de sanglier que mon amie n’ose pas encore attaquer. Intimidée ou impressionnée, je ne sais: celle qui me fait face ouvre des yeux effrayés, mais ses lèvres luisent déjà de gourmandise. Je me remémore les grandes lignes de la présentation faite par la serveuse: "… du flanc de sanglier qu’on fait lentement cuire pendant 4 heures, puis laqué patiemment pendant 20 minutes…" Paradoxe tentant: le gras lui-même n’est plus tellement gras. C’est donc par ce côté-là qu’on estoque l’adversaire. Le couteau n’éprouve aucune résistance; la fourchette plonge à son tour, ressort, hésite un peu, puis file en direction du sourire qui s’élargit pour l’accueillir. Olé! Moi, je halète: "Et puis? et puis?" Mon vis-à-vis murmure quelque chose du genre "pas croyable" et m’offre de participer à l’expérience. Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Ma première bouchée me submerge d’incrédulité; la deuxième me rappelle le proverbe "jamais deux sans trois"; la troisième se fait bloquer en chemin sous prétexte que ma propre assiette s’impatiente. Rarement une pièce de viande m’a semblé réunir autant de qualités: une tendreté qui vaut toutes les tendresses, un véritable faisceau de sucs et d’arômes, et ce jus de braisage qu’on siroterait avec une paille… et ce gras qui ne peut être que la pulpe d’un fruit bien mûr. Celle qui a choisi ce plat l’accompagne d’un bon rouge italien (Barbera d’Asti 2004) dont le bouquet à lui seul vous met déjà en bouche un goût de viande. Devant moi, des ris de veau encore fumants – croûte foncée et parfums délicats – posés comme je l’aime! Cela vous mobilise d’un coup les papilles et vous gloussez tout bas, comme quand vous venez de jouer un bon tour à quelqu’un. Sous leur croûte mince et ferme, les ris (par ailleurs bien nettoyés) révèlent tout leur moelleux bonifié par une onctueuse sauce brune mêlant borlotti (haricots rouges italiens) et pleurotes. Nos entrées sont déjà loin, certes, mais leur souvenir se mêle aux impressions du moment – pour moi, le porcelet braisé en cigare de bette à cardes et, pour ma compagne, une salade de prosciutto et faisselle. Nous y pensons encore, parce que nous nous étions demandé si elles n’avaient pas placé la barre trop haut pour ce qui allait suivre. Eh bien, non. Maintenant que nous avons repoussé nos assiettes, puis refusé dessert et café, il nous reste à accomplir le plus difficile: revenir sur terre.
Le Café du Clocher penché
203, rue Saint-Joseph Est
Québec (Québec)
Téléphone: (418) 640-0597
Menu du midi: 13 $
Plats à la carte (soir): 16 à 20 $
Souper pour deux (incluant boissons et taxes): 88 $
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TRENTE ANNÉES DE GASTRONOMIE
Nommé en l’honneur de Samuel de Champlain, fondateur de "L’Ordre du Bon Temps", le restaurant Le Champlain de Fairmont Le Château Frontenac entend célébrer son 30e anniversaire par un festival digne de sa réputation. Ainsi, du 15 au 30 novembre, vous pourrez vous régaler d’un menu historique inspiré des grands classiques de la maison et concocté par le chef Jean Soulard: bœuf Wellington, crêpes Suzette, faisan Souvaroff et fumet de truffe en croûte, etc. Menu anniversaire trois services: 30 $. Menu spécial "Dégustation" cinq services: 79 $ par personne (avec les vins, 149 $). Renseignements et réservation: (418) 691-2157 et www.fairmont.com.
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LE GASTRONOME EST LÀ
Tout frais sorti de presse, le bulletin semestriel du Laurie Raphaël, Le Gastronome, annonce de bonnes nouvelles de table. Comme en écho au Salon des vins chiliens qui eut lieu en septembre dernier dans le Vieux-Port de Québec, le Laurie Raphaël organise une soirée gastronomique haute en couleur et forte en émotions, dont les profits seront remis à la fondation Fontaine d’espoir. L’événement se déroulera le 30 novembre, en présence de M. Michel Couttolenc, directeur de l’exportation des prestigieuses maisons chiliennes Errazuriz et Caliterra. Les "Repas démonstration" (sur réservation) et les cours de cuisine offerts deux fois par semaine dans son atelier ont tout de même laissé au chef Daniel Vézina un peu de temps pour rédiger et publier son troisième livre de cuisine: Le Fruit de ma passion. Renseignements: (418) 692-4555.