Restos / Bars

Le Métro : Le retour

Le Métro, après quelques déménagements et une disparition momentanée, refait surface… à la même adresse.

Que de souvenirs! On a aimé le petit sous-sol de la rue Elgin, première incarnation modeste de ce resto français. Une deuxième version, rue Somerset Ouest, faisait plus bourgeoise, moins sympathique, mais maintenait la qualité. Et puis, "coup de théâtre!" comme dirait l’autre, l’établissement cédait la place au défunt Ironwood pour se déplacer à quelques maisons de là… avant de mettre la clé dans la porte.

Passant par là par hasard, je remarque que l’enseigne "Le Métro" a repris du service. Nouvelle administration, nouveau chef – Éric Magnan, diplômé de l’École Cordon bleu Paris -, mais toujours sous le signe de la fine cuisine française. Nous nous y hasardons donc, par ce midi ensoleillé de novembre.

La maison en brique a toujours le même charme; l’intérieur joue une certaine modernité sous des airs cossus. Couleurs vibrantes, lignes épurées, tables élégamment nappées, couverts de qualité, et gros fauteuils capitonnés en cuirette bourgogne. Le service, accueillant et bien bilingue, est attentif et sans prétention.

Le midi, on propose deux tables d’hôte, l’une à moins de 10 $, l’autre à 15 $; le soir, on ira chercher autour de 25 $. Tout à fait raisonnable. Mélissa ouvre avec une salade César correcte: frais mélange de laitues en sauce crémeuse, assez légère mais un peu fade, copeaux de fromage et bacon en abondance. J’opte pour la soupe du jour, une purée de carottes et mangue. La texture est belle et, contrairement à mes appréhensions, les saveurs sont subtiles et l’ensemble pas trop sucré.

Elle poursuit avec une poitrine de poulet farcie de champignons sauvages et sauce classique au poivre vert. Si la viande manque un peu de moelleux, la sauce est goûteuse à souhait. Question de bien tester la cuisine, j’opte pour les rognons de bœuf braisés aux dattes et porto. Si la texture des rognons est un peu inégale – certains morceaux sont divinement fondants, d’autres un peu plus fermes – la cuisson est juste, l’assiette est agréable, et le mariage des saveurs – rognons, dattes et porto – est très réussi. Nos deux assiettes sont complétées d’un risotto au parmesan et romarin un peu cuit et très crémé, et d’une belle julienne de légumes frais – courgettes, carottes, haricots… – légèrement beurrés. Si la carte des vins est brève, la sélection au verre se limite à deux seuls vins canadiens.

Déjà bien rassasiées, nous décidons de partager le dessert: une tarte aux pacanes et glace à la vanille, correcte, mais pas mémorable, sera accompagnée d’un bon café déca et d’un thé.

Un lunch copieux pour deux se montera donc à un modeste 30 $, avant vin, taxes et pourboire. Bien raisonnable pour une cuisine qui a encore besoin d’un peu d’affinage, mais qui est tout à fait honnête.

Le Métro
327, rue Somerset Ouest
Ottawa
Tél.: (613) 230-8123