Le seuil franchi, c’est pour nous l’immersion immédiate dans une ambiance de cinq à sept prolongé. Nous revenons d’ailleurs, nous, d’un cinq à sept bien arrosé et nous trouvons presque au diapason des nombreux clients qui, accoudés au bar ou attablés, retardent le plus possible le moment d’affronter, dehors, la neige qui poudroie et vous crible le visage. Ici, un avant-dernier verre; là, un nième coup de l’étrier. Pour moi, une Belle Gueule en fût pour "accoter" dignement l’une des nouveautés de la maison. C’est que, depuis l’arrivée de son nouveau chef, ce bistro s’est lancé dans les grillades – "les bonnes grillades", ai-je déjà envie de dire en humant dans toutes les directions, les narines en resquille. Les papilles, elles, ne tiennent pas en place. Cela sent bon? C’est peu dire. Plutôt végétarienne sur les bords, mon amie elle-même a déclaré en prenant place qu’il lui fallait (eh oui!) de la viande rouge – et un vin de la même couleur, en l’occurrence un verre de Charamba. Dans la nouvelle salle à manger qui prolonge maintenant celle que nous connaissions déjà, on remarque aussi les gros bambous suspendus près du plafond, lestés de quelques boules de Noël (qui ne sont pas toutes des boules). Des guirlandes de petites lumières colorées encadrent les grandes fenêtres et, tout au fond de la pièce, on découvre l’autel… les cuisines, je veux dire. Ça doit griller comme en enfer, mais pour une bonne cause qui porte l’un ou l’autre des noms déclinés sur la carte: pizza aux escargots, côte de veau farcie au fromage de chèvre, côtelette de porc, foie de veau de lait grillé, traditionnelle bavette de bœuf. Après une soupe à l’oignon expédiée ad patres en quelques coups de cuiller, j’accueille à ma table une entrecôte juteuse sur laquelle fond lentement un beurre maître d’hôtel. Je goûte d’abord aux accompagnements: une dauphinoise qui mérite tous les éloges, ne serait-ce qu’en raison de la cuisson parfaite des pommes de terre et de l’équilibre parfait de l’assaisonnement qui imprègne ces tubercules; une salade verte où sourient deux tranches de tomates rouges comme des lèvres fardées. Et puis, taram! la viande, belle, belle, qu’on ne peut cependant pas qualifier avant d’avoir repoussé son assiette vide et pris la peine de se demander si l’on a rêvé ou pas. La qualité de la… matière première commence par vous ravir, mais, sous vos dents qui ne font presque aucun effort, sur votre langue, partout, un jus bienfaisant se répand d’abondance comme un bienfait inespéré. Pour qui aime la viande, je l’avoue, le "trip mystique" n’est pas loin. Quand je prête enfin l’oreille aux propos de mon amie qui m’exhorte à prendre un peu de son rosbif, je me dis : "Bof… du rosbif!" Une, deux bouchées, et je retire le "bof". La viande, elle-même excellente, s’imbibe d’une sauce irréprochable, presque saturée de goût. Puis c’est le café, la crème brûlée au romarin et un départ sans tristesse, puisque nous nous promettons de revenir.
Restaurant Flagrant Délice
1631, rue Sheppard
Sillery (Québec)
Téléphone (418) 683-7077
Menu du jour : 11,95 à 15,95 $
Table d’hôte : 12,95 à 17,95 $
Souper pour deux (incluant boissons et taxes) : 58,09 $
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TOUT L’ART DE LA CUISINE
Quand design et gourmandise profitent l’un à l’autre, s’inspirent et s’entretiennent mutuellement, il y a Symbiose!
En se découvrant bien des passions communes, Mélanie Saucier et Marie Asselin, toutes deux designers, n’ont pas hésité à coucher sur le papier un projet qui devait bien vite prendre forme. Valérie Muller n’a pas tardé à se joindre à elles pour mettre ses talents de photographe et d’administratrice au service d’un nouveau-né qui promet: le Studio Symbiose. S’il s’agissait au départ de concevoir et de réaliser des cuisines haut de gamme personnalisées, aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises, la tentation était grande de considérer aussi ce qui s’élabore dans ces cuisines. D’où l’idée des démonstrations culinaires, des ateliers gourmands et – pourquoi pas? – d’une petite boutique proposant comestibles et accessoires. Tout était donc en place, en cette soirée du 24 novembre, pour le lancement officiel du Studio Symbiose: présentation de l’entreprise, visite des lieux, apéros et, bien entendu, une démonstration culinaire effectuée par Amélie Bilodeau, chef d’expérience qui travaille maintenant à son propre compte (styliste traiteur et "chef à domicile"). Souriante et dynamique, Amélie Bilodeau fait partie des chefs qui se succéderont dans cette cuisine chaleureuse et fonctionnelle, soit pour des dégustations privées, soit pour les ateliers, soit encore pour une démonstration semblable à celle qui nous vaut de déguster ce soir des bouchées de dattes farcies de fromage et de chorizo, des croûtons (brie et poires), de délicieux dumplings au bok choi et poulet à la sauce teriyaki maison, des escargots au Pernod en petits baluchons… sans oublier ces inimitables crevettes dont la salsa de mangue et d’avocat n’atténue ni les saveurs exotiques ni l’ardeur. Quelques places sont encore disponibles pour le prochain atelier, "Symphonie des saveurs avec les huiles de première pression à froid Orphée", qui aura lieu le mercredi 7 décembre (de 18 h 30 à 21 h).
4252, rue Saint-Félix, Cap-Rouge, (418) 658-0220,