Restos / Bars

Par-fyum : Table de fête

Par-fyum. Ce nouveau venu de la scène gastronomique outaouaise nous accueille avec style: un plaisir pour tous les sens.

Il a fallu se résigner: le Bistro 1908 ayant lancé la serviette, l’espace de choix qu’il occupait changerait de mains. La rumeur fit rapidement le tour: l’équipe du 18 York prenait la relève. J’avais mes craintes: nos deux rives ont beau cohabiter dans une relative harmonie, les clientèles diffèrent, les goûts aussi. Mais la sceptique est confondue!

Le nom intrigue… quand il ne rebute pas carrément; on le dit d’inspiration latine: "par", à travers, et "fyum", arômes… Mais passons plutôt la porte: l’espace aux murs de briques et aux plafonds en hauteur est entièrement peint de blanc; la lumière du jour doit s’y accrocher avec éclat. Le soir, ce sont d’innombrables boules de verre suspendues qui illuminent la salle. Derrière le bar, un mur de miroir et de verres. Boiseries foncées, banquettes rouge vif et chaises aux coussins orange mettent du piquant. Si on peut débattre du bon goût des photos qui ornent les murs, il est indéniable que l’ensemble, en cette période de l’année, est tout ce qu’il y a de plus festif.

L’accueil est souriant et vigilent, le service policé, sympathique et accessible. On y retrouve avec joie la radieuse Stéphanie Monnin, gérante et sommelière, secondée par Diane Vallière; toutes deux nous viennent de chez Henry Burger, et sont d’une créativité et d’un professionnalisme réjouissants. On y viendra pour la cuisine, mais aussi pour les vins!

La carte est relativement simple, mais bien équilibrée. Mon homme ouvre avec des pétoncles géants, juste bien saisis, dorés et fondants, servis avec pancetta grillée, oignons cipollini et champignons. Beau et combien bon! Même constat pour mon steak tartare: finement relevé et élégamment décoré d’un œuf de caille au jaune coulant. De fragiles biscottes de pain brioché et du fenouil mariné – un brin trop vinaigré – complètent la très belle assiette. Un Zinfandel 2004 de la maison californienne Gnarly Head accompagne adroitement le tartare.

Il poursuit avec une longe de chevreuil rôtie. Le bonheur sur la fourchette! Cuisson impeccable, viande tendre, jus aux baies de genièvre fin, risotto aux champignons onctueux, légumes – carottes, navets, haricots fins – cuits juste à point. Et le très beau Ripasso, Valpolicella 2003, de Zenato ne fait qu’ajouter au plaisir. Après une entrée toute carnée, j’y vais plutôt de raviolis aux champignons sauvages. La farce savoureuse est enveloppée d’une pâte ultra légère, comme celle des wontons, fine et presque fondante. L’assiette est nappée d’une sauce aux champignons et mascarpone délicatement parfumée à l’huile de truffe; fondue de poireaux et légumes de saison complètent le tout. Seul reproche: les deux raviolis, bien que fort généreux en taille, auraient pu se décliner par trois, quand c’est aussi bon… Ce plat est très justement marié à un vin de pays des collines rhodaniennes, Syrah 2004, de Cuilleron.

Enfin, les profiteroles à la crème glacée au gâteau au fromage sont cochons (!!!), alors que la mousse au chocolat et mascarpone est riche, aérienne, mais un brin trop sucrée. Cappuccino et allongé déca sont irréprochables.

Pour un copieux et combien réjouissant repas du soir, attendez-vous à débourser autour de 85 $ pour deux, avant vin, taxes et pourboire.

Par-fyum
70, promenade du Portage, Gatineau (secteur Hull)
Tél.: (819) 770-1908
Ouvert tous les jours, midis et soirs; brunch le weekend. Menu à emporter disponible. www.par-fyum.com