Avant ce soir, je ne savais rien de cette cuisine, sinon qu’elle a un peu hérité de l’Inde et l’Iran. Ignorant encore qu’elle a en quelque sorte raffiné ce legs, nous sommes pour le moins sceptiques, bien que curieux, en franchissant l’entrée du Kaboul. L’établissement a ouvert depuis peu – un mois, tout au plus -, et le bref arrêt que j’y ai fait un midi pour jeter un coup d’œil à la carte ne m’a pas beaucoup édifié. L’accueil est gentil, un peu timide; le service se révélera des plus prévenants. Au-delà de la première salle à manger, tout au fond, on découvre une vaste salle réservée aux groupes. Pas plus que deux ou trois tableaux ici et là. Ce qui attire l’attention et la retient, ces grands et magnifiques tapis tissés à la main, mollement établés sur le mur du fond. De quoi estomper la grisaille de tous les bulletins de nouvelles. Nous revenons lentement à notre place, près de l’entrée. La carte! Plastifiée, bien ordonnée et assez détaillée. Quand les proprios en auront le temps, ils feront sans doute corriger les petites fautes dont elle est persillée. L’œil glane au passage des mots de tous les jours – agneau, poulet, crevettes et toutim -, mais que peuvent bien être ces sabzie, karaie, boloni et autres inconnus qui se promènent d’une table d’hôte à l’autre et d’une rubrique à la suivante? Il y a là tous les kebabs, de viandes ou de poulet, les crevettes sabzie (cuits avec du poivron vert, des épinards, des oignons) et le daal (moins dépaysant) constitué de pois chiches et de légumes, garni entre autres d’ail et de tomates, le karaie (poulet aux "légumes du jardin")… Et méfiez-vous quand vous lisez "Qhurma du nord", indication qui suit le nom des mets particulièrement relevés: j’en ai fait la torride expérience, malgré la mise en garde de notre serveur. En attendant que l’établissement obtienne son permis d’alcool, vous accompagnez votre repas d’un thé. Pour moi, un Shir Chai, thé noir bouilli avec du lait et de la cardamome: brûlant et délicieux. Mon amie se satisfait d’un "thé kabouli". Nous mangeons, bien sûr. D’abord, les "patates boloni" (mets tenant à la fois du chausson et de la crêpe épaisse, fourré de pommes de terre épicées et d’oignons) servies avec le "lola kebab" (tapette de viande hachée divinement assaisonnée) et une salade des plus simples (laitue, tranches de tomate et de concombre). Nous avons les papilles un peu énervées, l’appétit fringant comme un ado à son premier party. Le principal s’amène, abondant, fumant, parfumé, diversement coloré. Le "légume mix" (!) se compose de haricots jaunes et verts, de brocoli, de chou-fleur, de carottes et vous précipite, comme tout ce qui suivra, dans un petit monde de saveurs inhabituelles. Les crevettes se nappent d’une sauce "pommadeuse", d’un rose soutenu, et se laissent dévorer sans broncher. Moi, par contre, je bronche, et demande un petit pot de yaourt maison pour apaiser un début d’incendie… "Mais… c’est pas piquant du tout!" pouffe ma compagne. Elle parle pour elle, bien entendu. Et elle rigole. Et elle puise abondamment dans le bol de sauce piquante qu’on lui a servi à part, à sa demande expresse. Je me rabats sur le "Tekka Kebab", brochette où alternent morceaux de poulet et tranches de poivron avec, tout à côté, une sauce à base de yaourt, ail, menthe et coriandre. Trois personnes se seraient largement contentées de cette table d’hôte pour deux! Alors, quand notre serveur nous amène un peu plus tard deux baklawas joliment miellés, nous le supplions presque de ne pas trop insister.
Restaurant Le Kaboul
1345, chemin Sainte-Foy
Québec (Québec)
Téléphone: (418) 683-7840
Table d’hôte: 38,95 $ pour deux
Menu du jour: 6,95 à 10,95 $
Souper pour deux (incluant les taxes): 50,77 $
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SOIRÉE SPÉCIALE DE LA SAINT-SYLVESTRE
Pour commencer l’année 2006 en beauté, le restaurant Paparazzi vous convie, dès 18 h, à sa soirée spéciale du samedi 31 décembre. Pour l’occasion, les chefs vous ont concocté un menu de six services combinant avec brio la finesse de leurs spécialités italiennes et l’exotisme des sushis. Gourmets et gourmands se régaleront du bavarois de saumon fumé (sauce au curry vert et croustillant de tempura), des pétoncles épicés sur lit de maki aux légumes croustillants, des ris d’agneau braisés au marsala et noisettes, du médaillon de foie gras au chutney (marmelade de carottes et orange). Après la granita al limone, ce sera le consommé de gibier, le bento de canard et yakitori à la citronnelle, le mignon de bœuf aux raisins (glace de viande et balsamique), puis le bar rayé, etc. – jusqu’à l’"Assiette gourmande Di Franco". Qui plus est, le Trio Nicolas Gosselin sera de la fête dès 20 h et animera la soirée jusqu’à minuit trente! Coût: 57,50 $ par personne. On vous recommande de réserver tôt. 1363, avenue Maguire, Sillery, (418) 683-8111.