Soir glacial d’hiver. Les enfants ont faim; tout le monde a froid. En plein déménagement, nous atteignons le point de saturation des pizzas et autres poulets fast-food. L’idée d’une fondue nous séduit. Direction Gatineau, donc, pour une première visite à Meule et Caquelon, chemin de la Savane.
La grosse bâtisse carrée fait très banlieusarde: pas tellement de charme, beaucoup d’espace de stationnement! L’accueil est chaleureux, costume traditionnel suisse en prime. L’espace est immense, fait de plusieurs salles qui tentent un air montagnard avec leurs fausses fenêtres donnant vue sur les Alpes (!!!). Le menu se compose essentiellement de fondues de toutes sortes et de raclettes. On apporte son vin… mais pas sa bière… ce qui nous obligera à une petite virée à la SAQ toute proche.
Le service est cordial et prend le temps d’expliquer le menu et les techniques de cuisson et de dégustation. Nous sommes trois à opter pour la fondue suisse, alors que Dominique, bien carnivore, y va d’une raclette charcutière. En prime, j’ajouterai une petite assiette de viande des Grisons (bœuf séché) et un bol de patates grelots, tradition oblige.
On nous amène donc un caquelon fumant, débordant de fromage fondu, et pour Do, de petits poêlons à mettre sous son grill personnel. La raclette charcutière est faite de fromage accompagné de viande des Grisons, jambon, merguez (vive la Suisse multiculturelle!) et saucisses italiennes. Elle met sa viande à griller, son fromage à fondre, garnit le tout de légumes et de petites sauces. Les combinaisons sont infinies. À noter qu’on propose aussi la raclette du Valais, qu’on mange, selon la tradition, en grattant le fromage fondu directement sur la meule, à l’aide d’un petit élément chauffant.
De notre côté, la fondue est d’abord un peu liquide, n’enrobant pas le pain comme on le souhaiterait. Mais, au fil du repas et sous l’effet du brûleur, ça s’arrangera. Parlant pain, celui qu’on nous sert est franchement décevant: de ces baguettes sans goût, sans croûte, sans texture… sans âme. Alors que l’on sait – ou devrait savoir – qu’on privilégie le pain de la veille, un peu plus sec, pour accompagner la fondue, celui-ci est molasse et tient mal sur la fourchette. Je me rabats donc sur les pommes de terre qui, dégoulinantes de fromage, sont nettement plus agréables! Autre déception qui me fait crier – intérieurement! – au sacrilège: les petits cornichons dont l’acidité devrait équilibrer la douceur du fromage sont… sucrés! Ils resteront bien tranquilles dans leur bol…
Les portions sont très généreuses, on ne verra pas le fond du caquelon, abandonnant la "religieuse", cette galette de fromage cuit qui se forme au fond du plat et pour laquelle on se battrait en d’autres circonstances. C’est qu’une fondue pour deux, le troisième comparse ayant 8 ans, aurait amplement suffi. Même constat pour la raclette: c’est beaucoup… trop. Plus de vigilance du côté du service nous aurait évité d’en laisser autant… et de payer aussi cher!
Il faut compter 16,95 $ par personne pour la fondue, 14,95 $ pour la raclette charcutière. En ajoutant à cela viande des Grisons et pommes de terre, l’addition grimpe rapidement à près de 75 $, avant taxes et pourboire… Reste que le concept est joyeux et plaira aux groupes qui ont envie de manger à leur rythme et d’étirer la soirée.
Meule et Caquelon
25, chemin de la Savane
Gatineau
Tél.: (819) 246-6962
www.meuleetcaquelon.qc.ca