Ils étaient peu nombreux, en 1987, à se targuer d’offrir une cuisine inspirée des Caraïbes et de l’Asie du Sud-Est. Parfums nouveaux, épices réveillant les papilles, ingrédients qu’on ne retrouvait pas encore sur les tablettes des supermarchés. Il était donc de mise, alors que l’établissement entrait dans sa 20e année, d’aller voir comment les choses y avaient évolué.
Le décor a bien peu changé: la petite terrasse, à l’avant, avec son mur bigarré, demeure sympathique; à l’intérieur, toujours autant de couleur et toujours, aussi, ce bric-à-brac un peu fou qui décore les murs et nappe les tables. Mais on sent l’usure: le bas des murs est noirci, surtout quand on se dirige vers la cuisine et les salles de bain; un coup de pinceau serait de mise!
L’accueil et le service sont décontractés, mais attentifs et bien rodés. On nous propose un menu qui est, lui aussi, resté fidèle à nos premières amours "fusion". Les entrées sont plutôt joyeuses: rouleaux de printemps à la vietnamienne végétariens, tout simples, frais, croustillants, savoureux; calmars frits à la panure légère, à la texture fine et dont on fait trempette dans une sauce rafraîchissante au yogourt et à la menthe; soupe aux champignons shitake au bouillon léger et savoureux, mais où le shitake fait figure de parent pauvre dans cette mer de champignons de Paris…
Pour la suite, Étienne y va d’une salade de boeuf à la thaïlandaise qui nous rend jalouses: un abondant mélange de légumes et de petites laitues bien fraîches et craquantes est décoré de minces tranches de boeuf juste saisi, encore saignantes et nappées d’une vinaigrette relevée, avec la petite pointe de sucre caractéristique des sauces thaïlandaises. Follement savoureux! Méli y va plutôt d’un plat de gros cubes de tofu marinés dans le tamari et baignant dans une sauce aigre-douce; légumes sautés et riz au lait de coco complètent un plat goûteux et coloré. J’opte finalement pour un pad thaï – quelques "vrais Thaï" en font de très bons ailleurs en ville, mais l’envie se faisait pressante! Le plat de nouilles de riz auxquelles sont mélangés oeufs, poulet, beaucoup de tofu (qui veut compenser pour les crevettes, un luxe offert seulement en soirée…), oignons verts, arachides, germes de soja et citron (auquel je préfère nettement la limette) est copieux et assez bon, mais un peu trop collant. J’ai opté pour la version moyennement épicée, tout à fait correcte: ça réchauffe… mais ça ne fait pas pleurer!
Enfin le dessert! Je dis "enfin" car j’avais en mémoire un dessert fouetté à base de fromage à la crème que j’y avais mangé, il y a de cela bien longtemps… et que je n’avais jamais oublié! Il est toujours là, entre simplicité et décadence: la crème est onctueuse, truffée d’amandes en tranches qui craquent sous la dent, et nappée de framboises décongelées qui ajoutent une pointe d’acidité. Un pur bonheur!
L’addition, le midi, est toujours raisonnable. On comptera autour de 35 $ pour deux, avant vin, taxes et pourboire. Une table peut-être moins exotique qu’avant, vu la prolifération de restos du monde, mais quand même fraîche et réjouissante.
Savana Café
431, rue Gilmour
Ottawa
Tél.: 613 233-9159
www.savanacafe.com
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PETITE ANNONCE: Du 19 au 21 juin, la maison de vins californienne Beringer tiendra un mini-salon des vins, au Banco du Casino du Lac-Leamy, avec dégustations à 5,95 $ le verre. Dans la foulée, l’Arôme propose, le 19 juin, un souper quatre services et palette de vins, à 75 $ par personne, tout inclus – réservations: 819 790-6410. Et le grand luxe, un cinq services et vins au Baccara… à 300 $ par personne (tout inclus, plus cadeau-surprise) – réservations: 819 772-6210. Les activités seront commentées par des experts de Beringer et du Complexe Lac-Leamy.