"Chu d’bonne humeur, l’école est finie!!" La bonne bouffe a toujours l’heur de faire oublier le dur labeur, je propose donc à Dominique de mettre au rancart sa jupe de laine et de m’accompagner dans mes pérégrinations gastronomiques. Les comptoirs à shawarma pullulent dans la région, allant du bon au misérable. Mais peu peuvent se targuer d’avoir su maintenir une solide réputation comme ce petit établissement du Vieux-Hull.
Si le décor – disons inexistant! – ne réjouit pas les yeux, il suffit de s’attarder aux plats qui garnissent le comptoir pour se rassurer: ce qu’on n’a pas investi en flafla, on l’a mis dans l’amour de la cuisine. Et les très nombreux fonctionnaires qui travaillent dans le coin le savent. Deux ou trois tabourets sont offerts à qui voudrait manger sur place, mais on y vient généralement pour ramasser sandwich et salade qu’on mange assis devant l’ordi… ou sur un banc de parc, la belle saison s’y prêtant si bien. À midi, la place se remplit et la file déborde souvent sur le trottoir. On a donc intérêt à savoir ce qu’on veut – ou à se décider vite! – car le temps d’une hésitation et la file s’est allongée d’une dizaine de travailleurs pressés… et affamés.
On prend tout de même le temps de répondre à nos questions avec le sourire, et 10 minutes plus tard, nous ressortons avec un grand sac de papier brun: deux sandwiches sur pita, un au poulet, l’autre à la saucisse arménienne épicée (soujouk), garnis de sauce à l’ail, moutarde jaune (ça, je passerai par-dessus la prochaine fois!), navet mariné, laitue et cornichons, font nos délices; copieux sans exagération, goûteux à souhait, pas trop aillé, question de ne pas faire fuir l’entourage!
Mais nous ne saurions nous en tenir à de si modestes agapes! Pour accompagner le tout, deux falafels – beignets dodus à base de fèves sèches et de pois chiches – sont très réussis; les fatayers, ces chaussons aux épinards que le sumac relève d’une pointe d’acidité, passent bien le test; le taboulé, avec son persil haché, ses oignons, ses tomates et sa semoule, bien citronné, réveille les papilles; alors qu’une ratatouille aux pois chiches fait notre bonheur par sa fraîcheur et ses parfums. Tout est bon et frais… et il y a encore beaucoup à essayer; ce sera pour la prochaine fois!
Bref, la seule déception, c’est de n’avoir jamais pu goûter à la mortadelle maison dont mon ami Benoît, ancien abonné de la place, m’a si souvent vanté les merveilles… Un "non disponible" semble trôner en permanence sur le menu depuis fort longtemps… Malheureux.
Un petit comptoir tout simple qui fait briller le soleil de la Méditerranée dans le Vieux-Hull. Et ce, pour la modique somme de 20 $, pour deux gourmandes, taxes incluses!! Y’a pas de quoi s’en priver…
Le Coin du chiche
56, rue Eddy
Gatineau
Tél.: (819) 770-6152
ooo
JOYEUSE PETITE ANNONCE: C’est lancé!! Le Marché Vieux-Hull a ouvert ses portes (!!!), rue Laval. Pour souligner le début de cette quatrième édition, le hot-dog était à l’honneur. Mais pas n’importe lequel: wapiti, chèvre, poulet, boeuf ou merguez, toutes des viandes de producteurs locaux disponibles ici les jeudis, entre 11h et 18h. Ça change de l’ordinaire… et pour le mieux. Viandes, fromages, cidre, légumes, miel… je profiterai de mes visites hebdomadaires pour rencontrer certains producteurs, dont je vous offrirai dans ces pages d’alléchants portraits.