Restos / Bars

Hôtel Cap-aux-Pierres : Les petits bonheurs de l'Isle

L’arrivée du nouveau chef Patrick Baudry à l’Hôtel Cap-aux-Pierres devrait contribuer à relever le niveau de cette table régionale.

Le ciel a donc exaucé ceux qui avaient prié pour avoir du beau temps: fin de semaine ensoleillée, routes peu congestionnées, humeurs enjouées. De l’immense cour paysagère d’où nous pouvons l’admirer, le fleuve nous apparaît tranquille. L’hôtel, où nous nous retrouvons aujourd’hui pour une fin de semaine de presse, occupe une grande maison de campagne bordée en partie d’une galerie étroite qui, brusquement, s’élargit en terrasse. C’est dans cette partie protégée des intempéries que nous "décompressons" à coups d’apéros – vins, bières et rafraîchissements divers. Près de la porte conduisant au bar, des menus placardés détaillent les spécialités de la maison et, surtout, celle de l’Isle-aux-Coudres: le "pâté croche", gourmand chausson plein à craquer de viande hachée. J’en ferai la connaissance le lendemain, au hasard d’une promenade. Pour le moment, les conversations vont bon train, de même que les activités du personnel occupé à dresser les tables de la salle à manger… qui nous accueille bientôt. La pièce est vaste, haute de plafond, agrémentée de tableaux et de petites affiches (réflexions, pensées, aphorismes). On distingue, tout au fond, l’amorce d’une verrière. Ravioli de lapereau, saumon fumé à la russe, côte de veau à la française, entrecôte flambée au cognac, cuisse de canard à la façon du Périgord sont au nombre des mets composant la table d’hôte. Dans la pièce voisine, où se trouve le bar, des musiciens répètent; serveurs et serveuses insistent pour que nous assistions à la "soirée traditionnelle". Nous ne mangeons pas tous du même appétit. Certains ne tarissent pas d’éloges à l’endroit du pavé de cerf au Ciel de Charlevoix ou du plat de merlu et crevettes de Matane aux baies roses; certains émettent quelques réserves pour ce qui est de la dodine de pintade farcie de volaille et foie au porto (qu’ils auraient souhaitée plus goûteuse). Quant à mon filet d’agneau en croûte aux herbes de Provence, il a cuit quelques minutes de trop. Reine-Élisabeth et café m’en consolent un peu. À ce moment, j’ignore encore que la vraie consolation nous sera offerte le lendemain à cette même table. Soudain, c’est la fête – comme chaque samedi soir, nous dit-on. Tout le personnel, habillé pour la circonstance, se transforme. Dans la vaste pièce où se dressent le bar et la scène, nous avons droit au spectacle de danses et de chansons traditionnelles qui clôt la soirée. Grasse matinée, terrasse, piscine, tennis, vélo, sieste, apéros… et rebelote! Ce soir, la cuisine correspond mieux à ce que nous en attendions tous. La crème aux trois couleurs (épinards, chou-fleur, légumes) et le trio de saumon, merlu et crevettes font le bonheur de quelques-uns, au même titre que le médaillon de cerf et le mignon d’agneau à la sauce périgourdine. Nappé d’une sauce brune aux raisins et champignons de Paris, mon petit carré de veau de lait à la française m’autorise des excès que je justifie en évoquant la fraîcheur de la viande, sa qualité, sa tendreté et, bien sûr, la cuisson et l’apprêt. Repu et content, j’estime le dessert superflu pour moi. Alors, vivement un bon lit.

Hôtel Cap-aux-Pierres
444, chemin La Baleine
Isle-aux-Coudres (Québec)
Réservations: 418 438-2711 et 1 888 554-6003
Table d’hôte: 28,95$
Forfait (coucher, table d’hôte et petit déjeuner) à partir de 94 $

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NOURCY RAJEUNIT

La semaine dernière avait lieu, à Sillery, l’ouverture officielle de ce qu’on pourrait bien appeler le "nouveau Nourcy". Cette entreprise familiale, qui fêtera sous peu ses 30 années d’existence, s’est offert une cure de rajeunissement, effectuant par la même occasion un retour aux sources pour redevenir ce qu’elle était à ses débuts: pâtissier-traiteur. Entièrement rénovés et rafraîchis, ses locaux du chemin Saint-Louis abritent maintenant l’usine de production, en plus de l’épicerie principale et des services administratifs. Pour ce qui est de la boulangerie et de la charcuterie, Nourcy pâtissier-traiteur s’est associé à une autre entreprise de renom: Première Moisson. Les excellents produits de l’un et de l’autre font désormais bon ménage dans les trois succursales de Québec. La conférence de presse annonçant l’événement fut dignement arrosée, puis suivie d’une visite commentée des installations. Après de délicieuses bouchées maison (satays de boeuf et de poulet, mini-pitas au poulet et au jambon, etc.), les propriétaires nous ont littéralement régalés d’un plat qui fait honneur à sa réputation: des cailles farcies d’une mousseline de volaille truffée, arrosées d’une sauce au marsala et servies sur un lit de riz rouge de Camargue, tout cela accompagné de ratatouille et de pommes dauphine. C’est là un bel exemple de ce qui se cuisine chaque jour ici, avec les pâtés à l’agneau, tartes provençales, quiches alsaciennes, tourtes aux pleurotes et pétoncles, chaussons au gibier… et tout ce qu’on se promet bien d’essayer un de ces jours. 1622, chemin Saint-Louis. Sillery, 653-4051, www.nourcy.com