Restos / Bars

Chez Éric : L'été de nos 15 ans…

Chez Éric fait partie de ces petits bonheurs simples qui nous remettent à coup sûr le moral sur les rails. Quand un resto prend le nom de son poisson rouge…

L’été venu, c’est le temps des escapades. Wakefield, à tout juste 25 minutes du centre-ville, est un incontournable pour le touriste de passage comme pour le citadin de l’Outaouais. Que ce soit à vélo, à moto, en auto… ou en train, tous les moyens sont bons pour atteindre ce village planté en bordure de la rivière Gatineau et entouré de collines verdoyantes.

Quand vient le temps de se sustenter, l’éventail est large… mais pas toujours constant. Les affaires ne sont pas faciles dans cette région où les rigueurs de l’hiver tendent à faire fuir les gourmands. Il faut donc savoir séduire, de mai à octobre. Mais Chez Éric, beau temps, mauvais temps, le four ne dérougit pas. On y vient pour le brunch, le lunch, le café d’après-midi ou le souper. Et on en ressort content. Les 35 ans et plus y retrouveront un décor digne des cafés granos fréquentés à l’adolescence: petite maison rustique, fourre-tout de couleur, mobilier dépareillé. Et un aquarium où Éric, poisson rouge et mascotte des lieux, se pavane au grand plaisir des plus petits. Le service, fichus bariolés et jupes paysannes en prime, y est courtois, convivial, tout sourire. En cette chaude journée de juillet, nous optons pour le jardin: quelques tables à pique-nique sont posées ici et là, dans le jardin qui jouxte la maison. Le menu y est tout simple: soupes, sandwiches, pizzas, salades; beaucoup de plats végétariens… et des desserts!!

Un gaspacho nous aide à combattre ce début de canicule: tout en fraîcheur, regorgeant de concombres, poivrons, oignons et tomates en brunoise. Et le pain qui l’accompagne est irréprochable. On fait suivre d’assiettes fort simples, mais toutes réussies. Garçon y va d’un bagel au fromage à la crème et d’une mini salade César avec bacon – plaire aux enfants n’est pas toujours une mince affaire, mais ici, ça marche! -; fifille opte pour la pochette de pita farcie de tomates, pesto, fromage et bacon, chauffée juste ce qu’il faut pour faire croustiller le pain et fondre le fromage. Elle jubile. Mon homme, rarement en appétit le midi, fait suivre son gaspacho d’un BLT… Si je lui reproche son manque d’originalité… je me rétracte en voyant arriver ce gros pain kaiser abondamment garni d’un double étagement de bacon, tomate et laitue, le tout d’une fraîcheur irréprochable. Il faut dire que son premier choix, la pizza au lapin, prosciutto et fromage, était en rupture de stock! Enfin, j’y vais d’un pita farci de viande d’autruche, beurre de pommes, oignons rouges et fromage, accompagné d’une petite salade; la viande finement hachée est quasi moelleuse et l’équilibre sucré-salé est impeccable.

Mais le meilleur reste à venir… avis aux dents sucrées! Je ne sais auquel décerner la palme: le fudge-brownie dense et super chocolaté? le gâteau au chocolat à la ganache onctueuse? le gâteau mousse choco-moka? En fait, si j’ai profité de mon statut de chroniqueuse pour voler une bonne fourchette de chacun, j’ai jalousement engouffré mon délice des délices, le triangle aux amandes, pur beurre, à peine citronné, bien caramélisé. J’en ramène toujours à la maison, quand je passe dans le coin, question de perpétuer le plaisir.

L’addition pour un copieux lunch tient autour des 35 $, pour deux personnes, avant vin, taxes et pourboire. C’est peu pour la joie d’une cuisine fraîche, savoureuse et sans prétention aucune, sinon celle de nous plaire.

Chez Éric
28, chemin Valley
Wakefield
Tél.: 819 459-3747