"Ça te dirait de m’accompagner au Café Illico? J’aimerais aller y acheter un bouquet de gerberas", lance un passant. "Bien sûr, j’avais justement envie de visiter une expo!" répond son camarade. A priori, cette conversation peut sembler un brin surréaliste. Elle décrit pourtant avec justesse le nouveau concept créé par les anciens propriétaires du Muscadin, Alain Beaupré et Luc Fournier, et de Fleurs Illico, Louise Blais.
À la fois une boutique de fleurs, un café et une galerie d’art, le Café Illico propose un mélange assez singulier. Mais une fois la surprise passée, on constate à quel point ces trois caractères distincts se marient bien. "Il y a un côté émotion dans le fait d’acheter des fleurs. Tu en achètes pour faire plaisir ou pour consoler. Et ça rejoint bien la sensibilité d’une galerie d’art, où tu achètes un tableau parce qu’il te parle, parce qu’il te touche. Tu vas prendre un café avec des amis pour échanger. Dans tout ça, il y a une sensibilité", raconte Louise Blais. Elle poursuit: "Quand j’étais sur Notre-Dame, des gens se rencontraient par hasard au magasin. Pendant que je faisais le bouquet, ils jasaient. Je ne sais pas combien de fois une de mes clientes m’a dit: "Tu devrais mettre une table pour qu’on puisse prendre un petit café." Alors, quand Alain est arrivé avec cette idée-là, je me suis tout de suite dit que ça allait bien ensemble." C’est d’ailleurs après avoir vu un commerce similaire à Paris, où une librairie avait ajouté les volets fleurs et café à sa mission première, que l’idée a germé dans la tête de l’entrepreneur. "Un lieu où les gens pouvaient circuler et prendre un café dans une belle ambiance avec des fleurs, ça n’existait pas. Alors on s’est dit: "Pourquoi on ne ferait pas ça ensemble, un endroit de création florale, picturale?"" se souvient-il.
Pareil à une création, le café est en constante évolution. Son ambiance est modulée selon les arrivages de fleurs et de tableaux. Chaque visite se révèle ainsi unique. Actuellement, les oeuvres exposées sont celles de Luc Fournier et de Marie-Josée Roy. Et bientôt quelques réalisations de Joan Dumouchel devraient se mêler à elles.
Au Café Illico, le mot " solitude " n’existe pas. "Les gens rentrent. Ils viennent voir les bouquets et la terrasse. Oui, ils sont assis ici, mais ils ne sentent pas tout seuls. Il y a toujours quelqu’un qui passe. Les gens nous disent que même s’ils sont tout seuls, ils ne sont pas gênés, ils ne sont pas mal à l’aise. Ils n’ont pas l’impression de prendre une place", glisse Alain Beaupré. "Il y en a beaucoup aussi qui disent: "C’est drôle, on dirait qu’on est chez quelqu’un"", complète Louise Blais. Étrangement, ces clients n’ont pas tout à fait tort puisque les trois proprios ont aménagé le café à leur image.
Café Illico
60, rue des Forges
Trois-Rivières
819 378-0441