À notre arrivée, la salle à manger, qui fait davantage bistro, est fermée; on l’ouvrira un peu plus tard en raison d’une petite affluence de clients, touristes pour la plupart. Nous avons pris place non loin de la grande baie, qui donne vue sur la terrasse déserte. Le miroir qui me fait face me renvoie un grand pan de mur – pierres grises, tableaux colorés, l’amorce d’une jardinière… D’autres jardinières suspendues décorent la pièce, ici et là. Le serveur est attentif, les serveuses souriantes et empressées, la clientèle hétérogène, les plats embaumés, mon apéro bien frappé – en l’occurrence une Sleeman Clear, qui donne la réplique à un verre de rouge (Etchart) que mon invitée porte à ses lèvres. Nous discutons entrées, potages, caille farcie, duo de saumon et sole au basilic, côte de porc à la moutarde et toutim, embrayons sur les croûtons de saumon fumé, escargots à l’ail et aux champignons, salade de crevettes ou auvergnate, linguine, boudin grillé aux pommes, entrecôte, tartares, etc. Il existe sans doute de meilleurs moyens pour attiser la faim, mais celui-là s’avère particulièrement efficace, au point que nous souhaiterions avoir nos plats dès la commande passée. À vrai dire, ils ne tardent pas – le temps de deux ou trois gorgées. Au premier coup d’oeil, je le trouve sympa, mon tartare de boeuf; la première bouchée me confirme que j’ai une bonne vue. La viande, grossièrement hachée, comme il se doit, est disposée en petites portions sur des croûtons posés au milieu de l’assiette et entourés d’une petite salade verte mouillée d’une vinaigrette crémeuse et agrémentée d’olives noires et d’oignons rouges. La viande, fraîche et bien assaisonnée, se tape une véritable partie de plaisir sur ma langue et contre mon palais. Mon invitée, elle, a préféré une salade seule, presque identique à la mienne, et, donc, excellente. Une bisque de homard, onctueuse et parfumée, m’apporte ensuite un peu de chaleur. Là non plus, rien à redire. Mon dernier plat, choisi en catastrophe parce qu’il ne restait plus des cannellonis de cerf qui m’avaient tenté: deux médaillons de veau (glacés au citron vert), tendres malgré leur apparence un peu sèche, de la purée de patates douces et de la ratatouille. J’avais insisté pour n’avoir dans mes plats ni poivre ni rien de piquant. On a dû oublier cela en cuisine. Bref, on m’assure qu’il n’y a rien de relevé dans mon assiette… Mon invitée confirme mon impression gustative et, quelques bouchées plus tard, v’là t’y pas un pépin de piment (et non de poivron) dans ma ratatouille!… On n’en fera pas un procès. "Moules à volonté", annonçait la carte, les proposant à l’anis étoilé, poulette, à la niçoise, etc. Mon invitée avait donc décidé de commencer par les moules au safran. La colossale portion qui lui est servie signifie bien qu’ici, on n’a pas vraiment envie que vous en commandiez d’autres. Mais ils sont bons, les mollusques; pas très gros, mais tout de même dodus, de bon goût… et nombreux, nombreux… Le bouillon, au fond du bol, est en soi une petite réussite. Il est évident que nous ne nous rendrons pas aux desserts (Paris-Brest et autres), ni même au café.
L’Ardoise resto-bistro
71, rue Saint-Paul
Québec (Québec)
Téléphone: 418 694-0213
Table d’hôte: 23 à 32 $
Plat du jour: 6,50 à 11,50 $
Menu du jour: 8 à 13 $
Souper pour deux (incluant boissons et taxes): 79,20 $
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CUISINER POUR LES TOUT-PETITS
Les Éditions Pratico-pratiques viennent de publier leur 40e guide, regroupant sous le titre Je cuisine pour les enfants un grand nombre de trucs, de conseils et de recettes pour les jeunes de tous âges, nouveau-nés, adolescents et préadolescents: compotes, purées de toutes sortes, soupe aux légumes et à l’orge perlé, raviolis à la viande et aux épinards, truite pochée et riz brun, boulettes de veau, desserts, yogourt glacé aux fruits et brownies aux amandes. Il comporte aussi, pour les plus âgés, des idées de boîtes à lunch… emballantes! Puisque les enfants adorent les plats qui s’inspirent de la restauration rapide, les auteurs du guide en proposent des versions santé pour satisfaire leurs envies de poutine, hamburger, hot-dogs, pizzas, etc. Style simple, explications détaillées et superbes photographies en couleurs – bref, 64 pages de découvertes appétissantes. Renseignements: 418 877-0259 ou
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HONNEUR AU MÉRITE
La Corporation de l’industrie touristique du Québec vient de décerner cinq étoiles à La Pinsonnière, auberge-restaurant bien connue de Cap-à-l’Aigle. Cette auberge-restaurant, déjà membre de la prestigieuse chaîne Relais et Châteaux et depuis longtemps classée cinq étoiles par le Guide restos Voir, devient le 19e établissement du genre à se voir attribuer une telle cote par la Corporation. Cette distinction survient au terme d’importantes rénovations entreprises à La Pinsonnière, qui ne compte désormais que des chambres et appartements luxueux. Un nouveau chef officie dans les cuisines depuis quelques mois… et la cave continue de faire le bonheur des épicuriens avec ses 12 000 bouteilles regroupées sous 725 étiquettes!
Renseignements: 1 800 387-4431 ou www.lapinsonniere.com