Restos / Bars

Stella Osteria : Nouvelle étoile?

Stella Osteria est né avec le début de l’été. Troisième établissement du groupe Firestone à élire domicile dans le marché (avec les Blue Cactus et Luxe Bistro), ce nouveau venu se lance dans la cuisine italienne moderne.

Une visite à la fin du printemps, à peine deux semaines après l’ouverture, n’avait pas été convaincante: cuisine inégale, service errant. Seul le très beau décor avait fait l’unanimité de notre petit groupe de dîneurs. Mais c’était à l’heure du lunch, et je voulais lui donner le temps de roder la machine, de niveler les aspérités, de mettre le personnel au pas! Me voilà donc de retour, pleine de bonne volonté.

Quiconque cherchera ici les traces du défunt Clair de Lune devra se contenter de l’escalier menant à l’étage et de la merveilleuse terrasse qui y avait élu domicile; le local de la rue Clarence semble directement sorti d’un épisode de Transformation extrême. Tons chauds, mobilier moderne, murs de brique, miroirs. Le coup d’oeil est franchement saisissant.

En salle, l’accueil et le service sont jeunes, enthousiastes et plutôt compétents; les recommandations, franches, éclairées et éclairantes. Après un bref passage au bar, on nous dégotte une table – c’est samedi, et on fait salle comble! Une petite planche sur laquelle tiédit une miche de pain frais et une assiette d’huile d’olive et de vinaigre balsamique de qualité correcte viennent vite se poser sur la nappe blanche: c’est donc en grignotant que nous consultons le menu concocté par le chef des cuisines Derek Benitz: pâtes, pizzas, viandes, poissons, tous aux parfums d’une Italie colorée et "familiale".

Affamés, nous partageons d’un même souffle un bol de frites maison saupoudrées de parmesan frais et de sauge, dont on fait trempette dans une mayonnaise au gorgonzola, et une assiette de carpaccio de boeuf en croûte de poivre, servi avec huile de truffe, aïoli, câpres et copeaux de parmesan. L’ensemble est tout à fait délicieux; on se demande seulement ce que font dans cette dernière assiette deux biscottes sèches tout droit sorties d’un emballage commercial: platement inutiles.

Le deuxième service arrive un peu vite, mais à la vue des trois groupes qui viennent de prendre d’assaut la place, on comprend que les cuisines seront bientôt débordées! Chéri s’est laissé tenter par une voluptueuse poitrine de canard à la peau dorée et croustillante, relevée d’une sauce au balsamique, miel et cerises; tout à fait délicieux… et copieux! Pour ma part, je combats le premier blues automnal avec des côtes courtes de boeuf braisées au Barolo, servies sur un risotto aux petits pois et à la truffe blanche. La viande, bien qu’un peu grasse, se détache de l’os en tendres filaments; le risotto est cuit à point, encore ferme, mais onctueux. Assurément un favori de la saison froide qui nous guette!

Enfin, question de nous donner de l’énergie pour la marche du retour, nous partageons un fondant au chocolat, chaud et moelleux, accompagné d’une glace au chocolat blanc. Tout à fait décadent, comme il se doit!

Force est de conclure que l’aventure s’est avérée plutôt positive. Reste à voir qui de la clientèle très éclectique imposera son style à l’établissement: jeunes m’as-tu-vu? ou mamies friquées? Tout de même 80 $ pour deux, avant vin, taxes et pourboire; mais l’addition diminue de beaucoup si on se contente de pâtes et de pizzas.

Stella Osteria
81, rue Clarence
Ottawa
613 241.2200
www.stellaosteria.com