Il y a quelques semaines, je me suis adonnée à une virée du Vieux-Hull. Ce n’était pas faute d’avoir fréquenté dans le passé ce quartier haut en couleur et en diversité, mais simplement l’envie de lui porter un regard neuf: celui de la résidente nouvellement installée. Notre visite s’est terminée au Faubourg, sur promenade du Portage, d’où Marc-André et moi sommes ressortis les bras bien chargés… et avec l’idée fixe d’y revenir tout bientôt.
Le Faubourg, c’est le genre d’endroit qu’on rêve tous de trouver au coin de la rue. Charmante épicerie fine où l’on offre, en plus des fromages et charcuteries, le pain de Première Moisson, et nombre de petits luxes, pas à la portée de toutes les bourses, mais qui agrémentent les jours de fête. L’espace est agréable, haut en plafond, mi-rustique, mi-moderne… mi-resto, mi-boutique. Et agréablement illuminé. Dès l’entrée, on est enivré par l’odeur du café que l’on torréfie sur place. Des tables sont posées autour d’un comptoir-cuisine – les vraies cuisines sont tout au fond – et l’ambiance est accueillante.
Si on propose soupes, sandwiches et desserts le midi – pour le bonheur des fonctionnaires du coin -, nous nous sommes laissé tenter par le menu du soir, tout en tapas. Les chefs Danielle Beaudet et Marc-André Bazinet se sont lancés dans l’aventure d’offrir une sélection de petits plats à prix fort raisonnable, qui feront la joie des étudiants affamés à l’apéro et des dîneurs venus faire valser leurs fourchettes. Comme nous voulons mettre la dent sur un maximum de choses, nous nous présentons à quatre et commandons chacun deux plats. Pour accompagner le tout, une brève carte propose deux vins rouges, deux blancs, un rosé et quelques bières.
Se succèdent donc sur notre table une tchatchouka, tronçons de saucisse de poulet aux herbes, dans une sauce tomatée aux parfums du Maroc; un chouriço portugais, grosse saucisse épicée, servi avec un mélange de champignons fins (ces derniers vendus sur place, en pots); des brochettes de poulet finement parfumées à l’orange. Enfin, des gambas sauce andalouse et une morue au safran sont tout aussi heureuses et complètent le volet viandes et poissons. Côté "végétal", nous nous réjouissons d’une toute simple – mais combien goûteuse! – cazuelita de pimiento, petite casserole de poivrons à l’ail; une salade andalouse, mélange d’avocat, d’orange et de tomate, nous rafraîchit les papilles; mais la palme revient sans contredit à la délicieuse tortilla, nappée d’une sauce mojo que dominent des notes de cumin et de paprika fumé. Nous accompagnons le tout d’une généreuse corbeille de pains – olives, noix de Grenoble, baguette – pour laquelle on doit payer un petit extra qu’on ne regrette aucunement quand vient le moment de nettoyer – que dis-je, de décaper! – les assiettes.
Une cuisine simple et joyeuse, à laquelle on a envie de retourner… pour tout, tout goûter! Les tapas se détaillent entre 5,25 $ et 8,50 $; deux petits plats par personne suffisent à nourrir son homme… et sa femme itou!! Seul bémol: le pourboire est automatiquement ajouté à l’addition finale… étonnante pratique, mais notre serveuse était tellement sympathique et enthousiaste que nous n’avons pas trop regimbé.
Faubourg du Vieux-Hull
75, promenade du Portage
Gatineau
Tél.: 819 771-6668