Il y a de plus en plus de restos japonais ou "japonisant", dans la capitale. Il y a ceux qui font dans la fusion, parfois boiteuse, parfois délirante d’inspiration; il y a aussi les traditionnels, qui proposent nigiri et maki sans surprise, mais généralement bien faits. Même les petits comptoirs où on ramasse une boîte à lunch, entre deux rendez-vous, commencent à élire domicile dans les secteurs où pullulent fonctionnaires et autres gens d’affaires pressés. Certains verront là une simple mode passagère, d’autres le signe d’une intégration des cuisines du monde à nos habitudes gastronomiques. Je suis du second groupe: j’aime mon sushi… et veux l’aimer toujours!
Quand Totoya a élu domicile rue Dalhousie, coin Clarence, au coeur du marché By, j’étais sceptique: la concurrence se fait féroce dans le quartier, et le petit resto ne semblait rien avoir à offrir que d’autres n’offraient déjà. J’ai donc un peu tardé à m’y pointer la fourchette… ou plutôt les baguettes! M’y voici enfin. La salle, jadis occupée par Baci, est tout ce qu’il y a de zen: du bois blond, des lanternes de papier et d’immenses miroirs qui rendent l’espace vaste et aéré. Les affaires sont relativement calmes en ce midi de semaine pluvieux. Le service sera tout sourire… et tout à nous; qui s’en plaindrait? Le menu du midi est plutôt impressionnant: tous les classiques y sont à prix fort raisonnables.
Katherine y va d’une assiette de makis, qui se déclinent en une très belle sélection de rouleaux californiens, rouleaux de saumon et rouleaux de concombre. Rien d’aventureux, mais tout est bien fait, frais, agréablement présenté… et assez copieux! Pour ma part, une boîte à lunch – les fameuses Bento Box – m’évite de trop longues tergiversations: elle me permettra de goûter sushis, tempuras et teriyaki, joyeusement présentés dans ces jolies boîtes à compartiments. D’abord le tempura: deux grosses crevettes, quelques légumes (patate douce, poivrons, aubergine) sont enrobés d’une pâte fine, craquante, assez légère; on fait trempette dans une sauce à base de soya, mais plus légère et plus sucrée. Des rouleaux californiens – tout aussi bons que ceux de ma comparse! – sont accompagnés de wasabi, gingembre mariné et sauce soya, comme il se doit. Les cubes de poulet teriyaki sont savoureux – bien que je préfère le teriyaki maison de mon amie Leah, ma Japonaise préférée! – et sont servis avec une portion de riz. Enfin, une petite salade simplissime mais fraîche et gentiment relevée de gingembre vient compléter ce généreux Bento. Et n’oublions pas que nos deux plats furent précédés d’une très honnête soupe miso: un peu de chaleur et beaucoup de goût! Ayant peiné à finir nos assiettes – quelques sushis y sont même restés, penauds! -, nous avons fini le repas sur une dernière tasse de thé vert.
Bref, si l’expérience n’avait rien d’extravagant, nous sommes ressorties satisfaites et rassasiées… sans pour autant y laisser nos chemises! Au plus une trentaine de dollars pour deux, avant taxes et pourboire.
Totoya
297, rue Dalhousie
Ottawa
Tél.: 613 241-2224
www.totoya.ca
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PETITE ANNONCE: Marie-Claude Morin, la sympathique animatrice du matin à RockDétente et auteure du très bel Express végétarien, vient tout juste de lancer un nouveau livre de recettes, La Bible des soupes (Éd. Modus Vivendi – 19,95 $), tout indiqué pour affronter l’automne. Je vous en reparle plus en détail dans les prochaines semaines, quand j’aurai derrière le tablier quelques chaudronnées de ses délices!