Le choc est grand quand on entre dans ce qui fut longtemps le marocain Dar Tajine, rue Preston: l’espace qui, nous l’avions déjà dit, avait grandement besoin d’un bon coup de pinceau semble directement sorti d’un épisode de Décore ta vie! On reconnaît les deux salles à manger et le bar tout au fond, mais des murs orange, de nouveaux rideaux et une décoration toute orientale dynamisent les lieux. Ça sent le frais, et c’est tant mieux!
Les soirées froides de l’automne – et de l’hiver qui s’en vient, qu’on le veuille ou non! – sont tout indiquées pour cette cuisine hautement relevée, qui s’est largement inspirée, au fil des siècles, de ses voisins chinois et indiens. La cuisine thaïe, c’est le fragile équilibre du sucré, de l’acidulé, de l’épicé et du salé; sucre de palme, lime, chili et sauce de poisson marchent donc main dans la main sur la corde raide.
Ici, comme à l’ancienne adresse rue Kent, accueil et service sont toujours souriants, discrets et efficaces. Pour nous faire patienter, on nous apporte un bol de chips de crevettes et sauce aux arachides qui, je l’avoue, fait bien le travail… pour moi. Josette étant allergique aux fruits de mer, elle se contentera de son verre d’eau.
Affamées, nous décidons de partager trois plats, qui seront un bref mais efficace tour du menu. La salade de boeuf – Neau Nam Tok – est fraîche et follement piquante: de minces tranches de boeuf BBQ décorent laitue et oignons dans une vinaigrette aux herbes thaïes et à la lime. Le sauté de poulet et aubergines – Pad Makua Yao – sera tout aussi réjouissant, avec son abondance de chili et de basilic thaï. Enfin, nous n’osons contourner l’incontournable et y allons d’un pad thaï au tofu tout à fait à la hauteur de nos attentes. Les nouilles de riz sont sautées avec de l’oeuf, des arachides, des germes de soja et de beaux gros cubes de tofu frits. La "sauce du chef" qui enrobe le tout est parfaitement équilibrée et ne transforme pas le plat, comme on l’a vu ailleurs, en un pain collant. Ne manquait au tableau qu’un curry… mais nos estomacs auraient regimbé; ce sera pour la prochaine fois!
Nous accompagnerons le tout d’un très bon thé à la citronnelle, servi dans une théière et de petites tasses éléphants. D’ailleurs, on n’arrivera pas à décider si celles-ci sont absolument adorables… ou complètement kitsch! Disons… exotico-folkloriques?
Côté desserts, la carte est limitée – les traditionnels sorbet à la mangue, tapioca et autres riz gluants n’allumeront pas ce soir notre dent sucrée.
Green Papaya, je le disais plus tôt, s’est non seulement refait une beauté, mais il s’est aussi multiplié. Le Lill’ Thai Garden du centre-ville devient donc Green Papaya – Queen St., où l’on se tourne vers la modernité culinaire de la capitale thaïlandaise, Bangkok, et… attachez bien votre tuque… la Papaye verte vient d’ouvrir ses portes dans l’ancien Café Henry Burger! Féroce concurrence pour un quartier où les restos thaïs sont déjà nombreux…
Les plats allant de 11,75 $ à 19,95 $, il est facile de s’en tirer autour de 35 $ pour deux, avant taxes et pourboire; votre portefeuille ressortira lui aussi charmé.
Green Papaya – Preston
256, rue Preston
Ottawa
613 231-8424
www.greenpapaya.ca