Loin de moi l’idée de faire dans la politique; je laisse à d’autres le plaisir de débattre en long et en large de notre "nation"! Mais en ces jours où une certaine course à la direction occupait toutes les tribunes, une visite au studio-café Carisse semblait tout à fait dans le ton.
La petite salle de la promenade Sussex m’intriguait depuis longtemps: à peine de quoi asseoir une quinzaine de personnes, un menu invitant, mais simplissime, le tout entouré de murs tapissés de photos des "grands" de ce monde. C’est que Jean-Marc Carisse fut le photographe officiel des Trudeau, Turner et Chrétien, fonction qui lui a permis de rencontrer de nombreux chefs d’État et personnalités politiques de chez nous et d’ailleurs. Sans compter l’impressionnante galerie de "vedettes" de tous les horizons – de mère Teresa à notre Céline nationale, en passant par Bowie, Lady Di, Cohen et le dalaï-lama – qui ont vu de brefs moments de leur vie immortalisés par le regard du photographe.
Si monsieur est derrière l’objectif, c’est Patricia, son épouse, qui est derrière les fourneaux. Les cuisines faisant dans le minimalisme, le menu se limite à une soupe du jour, une salade, quelques sandwichs et d’alléchants desserts. C’est généralement tout ce qu’il nous faut pour une sympathique pause-midi. Il ne reste qu’une petite table près du comptoir quand nous nous pointons à 13h30. Le froid sévissant, j’y vais d’abord d’une réconfortante soupe aux tomates, légumes, haricots noirs et pois chiches: consistante et goûteuse. Je fais suivre d’un chaud panini italien, où les charcuteries épicées se marient au doux fromage fondu. Mon homme attaque un sandwich jambon-fromage grillé à la façon d’un croque-monsieur, tout aussi frais et bon.
Chéri en étant à sa seconde visite ici, il m’avait déjà prévenue: attention, desserts dangereux! Mon regard avait donc tout de suite scruté les gâteaux, tartes et biscuits qui débordent du comptoir réfrigéré, et le choix se révéla difficile. S’il a envie de revisiter un gâteau aux carottes qui avait rempli toutes ses attentes la semaine précédente, je le convaincs de loucher un peu du côté de la tarte aux noix de Grenoble, chocolat et caramel: le genre de douceur que j’adore, mais dont une bouchée suffit à me combler! En bonne "bibitte à sucre" qu’il est, il n’aura aucun mal à engloutir la totalité de ce dessert décadent. De mon côté, j’engouffre un cheesecake au chocolat blanc et framboises à la consistance fine et crémeuse; le sucré du chocolat est très justement atténué par le petit côté surette des framboises. Les cafés qui accompagnent le tout – capuccino et allongé déca – sont tout à fait bons. À noter que la maison propose aussi des biscuits et carrés aux dattes sans gluten, ce qui plaira sûrement aux allergiques à la dent sucrée!
Nous ferons un dernier tour de la galerie de photos avant de nous acquitter d’une addition somme toute raisonnable: une trentaine de dollars pour deux, avant taxes et pourboire (jus et cafés compris).
Studio-café Carisse
495, promenade Sussex
Ottawa
613 241-5454
www.carisse.org