Depuis plus de 13 ans, le Café Jean-Sébastien offre une cuisine d’inspiration française, classique ou inventive, à une clientèle fidèle. Voilà qu’à ses moules, confits de canard et autres carrés d’agneau s’ajoute un menu tapas qui fait le bonheur de ceux et celles qui venaient y prendre un verre et aimaient faire durer le plaisir.
Un soir glacial, nous décidons donc de passer la porte solennelle de l’imposante maison de briques rouges, à la recherche d’un peu de soleil hispanique. Le décor a été revu et corrigé: un certain classicisme dans les murs d’un brun foncé et chaud; des sièges élégants remplacent les petites chaises dépareillées qui donnaient jadis un air de café grano à l’endroit; les tables sont nappées de blanc et de bourgogne. Bref, on a ajouté une note de raffinement à l’endroit.
L’accueil est souriant bien qu’un peu expéditif, mais me laisse espérer que les choses se sont améliorées côté service, depuis ma dernière visite. Un coup d’oeil à la belle liste des tapas nous fait rêver d’effluves ensoleillés, et c’est sans hésiter que nous optons pour le menu dégustation à 60 $ pour deux personnes. Le premier service nous propose un trio de saumon – fumé, gravlax et tartare – qui, ex æquo avec un filet d’agneau fondant au cumin et amandes, s’avère de loin le plat le plus satisfaisant: des saveurs belles et franches. Une mousse de foie de volaille au xérès est aussi réussie, mais le pain qui accompagne tous ces petits plats est d’une tristesse désolante: de ces pains sans saveur, sans texture, qui sèchent et s’émiettent dès qu’on les grille un tant soit peu… Il fera d’ailleurs le malheur de bruschettas maison qui, autrement, auraient été assez réjouissantes. Les barquettes aux champignons sauvages sont carrément désastreuses: une pâte à tartelettes du commerce, dure et sèche, dans laquelle nage un mélange de champignons frais et réhydratés, ces derniers dominants côté saveur, le tout servi à peine tiède.
Le deuxième service arrangera bien peu les choses. Les escargots sur fond d’artichauts persillés, grillés à l’ail, sont corrects; la trilogie de saucissons qui propose merguez à l’agneau, saucisse de Toulouse et chorizo est goûteuse, mais les tronçons de saucisses sont tristement desséchés; les deux boudins, blanc et noir, souffrent du même mal; et tous ces plats sont au mieux tièdes. Enfin, la palme du mauvais goût revient unanimement au poulet à l’ail: quelques tranches d’une volaille coriace sont littéralement noyées dans une sauce blanchâtre et insipide qu’on veut tout de suite reléguer au tiroir des mauvais souvenirs.
Bref, une aventure décevante qui se termine sur une note amère: trois serveurs qui ne daignent même pas se lever pour nous saluer, trop occupés qu’ils étaient à s’offrir une petite dégustation de vins au bar! Après nous avoir malencontreusement laissé poireauter pendant de longues minutes pour obtenir… des assiettes dans lesquelles manger, on se serait attendus à plus de diligence…
À 60 $ pour deux, avant taxes et pourboire, on ressort franchement déçus. L’endroit est bien beau, mais manque nettement de fini.
Café Jean-Sébastien Bar
49, rue Saint-Jacques
Gatineau
819 771-2934
www.cafejeansebastien.com