En ce creux de l’hiver, les rues enneigées du Vieux-Montréal sont tristement délaissées le soir venu, tout comme plusieurs de leurs restos. Même si, lors de notre passage, seulement trois tables de ce tout petit établissement ouvert l’été dernier avaient trouvé preneur, l’atmosphère ne s’en est nullement trouvée altérée. Avec ses meubles de bois peints en blanc et sa déco bucolique lui donnant des airs de maison de poupée, il s’agit d’un endroit où il est encore permis de rêver de romantisme. S’y rendre en couple de préférence!
À table!
En consultant le menu qui tient entièrement sur une seule feuille, on cherche en vain l’influence de l’Europe de l’Est dont on avait entendu parler. Les propositions de viandes ou de volailles de la table d’hôte semblent plutôt issues de la plus pure tradition française. On nous apprendra plus tard que cette touche des pays de l’Est se manifeste davantage lors des repas du midi, avec des mets comme le goulasch.
Pour ouvrir le bal, on nous sert dans de larges bols peu profonds un potage de tomate et de basilic. Doux et réconfortant, celui-ci s’inscrit parfaitement dans le climat des lieux. Alors que le basilic se fait juste assez discret, l’ajout d’une légère touche sucrée vient neutraliser avec subtilité l’acidité de la tomate. Les entrées qui suivent ne présentent pas la même recherche d’équilibre et n’offrent rien de très renversant: la fine tranche de pâté campagnard ne trouve pas d’allié à sa hauteur en cette banale biscotte, ces quelques olives et ce morceau de poivron rouge. On appréciera davantage les croûtons tartinés de chèvre bien mousseux et leur confiture d’airelles parfumée de zeste d’agrume.
Présentée dans une soupière blanche, la bouillabaisse remplit quant à elle ses promesses avec des ingrédients cuits à point (généreux morceaux de tilapia, moules, crevettes et calmars) dans un délicat bouillon où flottent de petits morceaux de carotte et de céleri. La crêpe garnie de tendres et juteux morceaux de magret de canard et sa sauce au Grand Marnier s’avère plus originale, et tout aussi réussie. Le choix d’un fromage aussi doux que la mozzarella comme garniture s’avère judicieux, ne camouflant pas le goût du volatile.
Petites douceurs
Côté desserts, la générosité semble de mise en ce qui concerne les portions. Le strudel, avec ses multiples étages de pâte feuilletée et ses gros morceaux de pomme caramélisés, s’élève fièrement dans l’assiette avec, à ses côtés, une petite portion de fine crème glacée à la vanille.
Décevant
Des entrées qui manquent de personnalité et de finesse.
Emballant
La somme des petits détails décoratifs qui en font un lieu des plus coquets: paniers en osier, chandeliers de fer forgé, caisse enregistreuse antique, tasses et assiettes en fine porcelaine, enseignes vieillottes et prédominance de la couleur blanche.
La discrétion du service.
Combien?
Pour une soirée en tête-à-tête, compter environ 60 $ pour deux tables d’hôte, sans compter les taxes, le service et les boissons alcoolisées. Les tables d’hôte comprennent la soupe ou le potage du jour, une entrée, un plat principal, un dessert et un thé ou un café.
Quand?
La Rose blanche ouvre ses portes le midi, du mardi au vendredi, ainsi que les soirs, du jeudi au samedi.
La Rose blanche
355, rue Saint-Paul Ouest
514 285-0022