Chine et Japon font partie de notre paysage gastronomique depuis assez longtemps, mais on connaissait mal la Corée, pays dont la cuisine, fortement influencée par ces deux pays voisins, a quand même su développer sa propre identité. Des plats robustes, tout indiqués pour réchauffer nos âmes fatiguées par l’hiver.
Alirang a élu domicile dans une petite maison de la rue Nelson, un peu à l’écart du brouhaha de la rue Rideau. C’est donc le bouche à oreille, plus que la visibilité, qui a fait le travail pour attirer les dîneurs. Et ils sont nombreux! Une forte proportion de Coréens nous rassure tout de suite: l’établissement attire donc ceux et celles qui ont grandi avec du kimchi en guise de cornichons.
Le décor est simple, presque sans intérêt si ce n’est de l’amusant aquarium plat accroché au mur, et ayant pour décor de fond une carte du monde; les poissons y voyagent du Canada à l’Australie en moins de temps qu’il nous en faut pour s’entendre sur le choix des plats! Le service est cordial, efficace, attentif et tout sourire. En ce samedi soir où la salle est bondée, nous ne nous sentirons jamais négligés.
En annonçant aux enfants une sortie au resto coréen, ils s’étaient tout de suite rappelé les brûleurs sur lesquels on avait fait griller notre repas, dans un établissement visité l’an dernier. J’appréhendais donc leur déception quand j’ai constaté qu’on ne faisait pas de BBQ ici. Il n’en fut rien. Les deux entrées et quatre plats que nous avons partagés ont tous trouvé de gourmands preneurs! D’abord, je savais que ces amoureux de fruits de mer se gaveraient avec délice d’un beau pazeon, crêpe dorée emprisonnant crevettes, oignons verts et autres légumes. Le même enthousiasme fit disparaître en moins de deux les dumplings coréens (mandoon).
Suivirent un jajangmyun, porc et légumes dans une sauce aux haricots noirs, servis sur de belles nouilles dodues, peut-être le moins épatant des plats, mais pas mauvais du tout; un poulet katsu prit tout le monde par surprise: deux grosses poitrines panées (probablement dans le pain ko japonais ou une autre chapelure similaire, légère et croustillante), frites et décorées d’une sauce à base de vinaigre dont l’acidité réjouissait, servies avec riz et légumes sautés; des côtes courtes de boeuf, marinées et grillées, ont fait les délices du garçonnet qui s’en est gavé ad nauseam, alors que fifille revenait à la charge, trois fois plutôt qu’une, pour vider la casserole de dolsot bibimbap. Il faut dire que ce plat traditionnel – fait de riz, légumes en julienne, sauce chili et oeuf au plat que l’on mélange à la table, dans une cocotte de fonte bien chaude – est haut en couleur, en saveurs relevées et en texture, surtout quand on prend la peine de bien gratter le fond pour en décoller le riz grillé.
Au moment de la commande, je craignais que nous ayons les yeux bien plus grands que la panse… Nenni! Au contraire, la gourmandise nous amena jusqu’au dessert: crème glacée au thé vert pour les filles; copieuse portion de banane frite pour le garçon. Et le verdict fut unanime: "full bon!"
Un quatuor de gourmands s’en tire pour 70 $, avant taxes et pourboire. Tout à fait raisonnable pour tant de saveur!
Alirang
134, rue Nelson
Ottawa
613 789-2223