Les propriétaires du Bienville sont enthousiastes. Ils voient grand, mais pensent petit. En effet, ils ont emménagé dans un petit local au nord de l’avenue du Mont-Royal qu’ils ont rétréci encore un brin pour faire de la place à une vingtaine de convives, tout au plus. "Small is beautiful", dit-on. La petitesse a un autre avantage, énorme celui-là. Même lorsque le restaurant est plein à craquer, l’ambiance reste détendue, et l’équipe prend le temps de bavarder avec les curieux au bar. Quoi de mieux pour fidéliser la clientèle? À cent lieux des balbutiements chaotiques, les propriétaires ont eu le flair d’apprendre des erreurs des autres. La formule bistro, simple et conviviale, est toute désignée en ces temps où les restos plus sophistiqués traversent une période houleuse.
À table!
Comme la taille du garde-manger est proportionnelle au reste, les choix au menu sont restreints. Néanmoins, devant les six plats alléchants de la carte, on ne sait pas plus où donner de la papille. Les portions se situent quelque part entre l’entrée et le plat principal. Le serveur en conseille deux, ce qui est ni trop ni trop peu. On se retrouve donc dans un premier temps devant une soupe au poisson parfumée au safran servie avec un croûton au comté et des pétoncles dodus accompagnés d’une salade de lentilles balsamique (un peu dures sous la dent). Puis arrivent une bavette de cerf cuite à point et un délicieux ris de veau à la cardamome (où l’épice se fait un peu trop discrète). Les accompagnements s’harmonisent très bien aux plats. Pour les estomacs qui en redemandent, un complément est offert à chaque jour au doux prix de 5 $. Lors de notre visite, c’était une salade de pommes de terre à la moutarde de Meaux décorée de caviar. La carte se transforme au gré des saisons et de l’espace de réfrigération! La carte des vins, entièrement composée d’importations privées de provenances diverses, est judicieuse et permet de goûter autre chose que les habituelles bouteilles.
Petites douceurs
Au rayon des desserts, le choix entre une tarte au citron et un gâteau au chocolat avec bananes caramélisées s’avère déchirant. Les deux sont irrésistibles.
Le Bistro Bienville, c’est aussi…
-Une cuisine complètement ouverte, snack-bar nouveau genre. La preuve que le cuistot n’a rien à cacher! Il est d’ailleurs agréable de s’attabler au comptoir et de l’épier alors qu’il monte les plats avec un soupçon de désinvolture.
-Un décor dépouillé, des murs blancs, nus, et une lumière douce. Encore une fois, les proprios n’ont pas cherché à épater la galerie. Ils ont mis les priorités au bon endroit, c’est-à-dire dans l’assiette, mais comme la simplicité en déco est de bon ton, ça reste très branché.
Emballant
La formule sympathique et au goût du jour, une cuisine sans fards qui permet de goûter la qualité des ingrédients. Les petits bonheurs simples ont maintenant une nouvelle adresse.
Décevant
L’assaisonnement un peu trop discret de certains plats.
Combien?
Les plats varient entre 8 $ et 14 $. Comptez donc une soixantaine de dollars pour deux personnes, avant le vin et les taxes.
Quand?
Le bistro Bienville est ouvert le midi du mardi au vendredi et les soirs, du mercredi au samedi. Autre manifestation de la simplicité de l’endroit, le même menu est présenté le midi et le soir.
Bistro Bienville
4650, rue de Mentana, au coin de Bienville
514 509-1269