La famille Nicastro a ouvert sa première épicerie en 1972, rue Gladstone, dans la Petite Italie. Visant d’abord la population italienne immigrante, elle est vite devenue un incontournable pour tous les amateurs de bonne bouffe et a entrepris de se multiplier: un grand magasin rue Merivale, suivi, en 1995, de La Bottega, dans le marché. Devant la popularité grandissante de l’endroit, le propriétaire, Pat Nicastro, décidait de se lancer dans des rénovations importantes l’automne dernier: l’espace est plus aéré, on a ajouté un petit bar à espresso et les longues files d’attente du samedi sont mieux gérées. Bref, on se réjouit!
La Bottega, c’est une caverne d’Ali Baba version gastronomie: pâtes fraîches et sèches de toutes formes et couleurs; sauces maison; charcuteries décadentes; condiments; biscuits et gâteaux; fromages de tous les coins du monde; un mur complet d’huiles d’olive, presque autant de vinaigres; en saison, on pourra retrouver des figues fraîches ou de grosses oranges sanguines de la Sicile… Le bonheur, je vous dis!
On peut aussi se faire faire de gargantuesques sandwichs, aux combinaisons quasi infinies, qu’on pourra bientôt recommencer à manger à l’une des petites tables qui poussent sur le trottoir, le printemps venu. Calzone et pizza sont aussi offerts en formule pour emporter. Mais en ce midi encore trop frisquet pour le pique-nique, c’est tout au fond du magasin que je mangerai: depuis toujours, un minuscule espace propose quelques tables et un comptoir où l’on peut se poser le temps d’une soupe, d’un plat de pâtes, d’un panini ou d’une petite pizza, envoûté par les arômes et la rumeur ambiante. Les dîneurs font du coude à coude dans une cacophonie de bruits de cuisine typiquement italienne; pas idéal pour la conversation d’affaires, mais assurément un petit coin sympathique où se vider la tête de la routine.
Je me pointe là à 11h45… et il y a déjà une file qui ne cessera de s’allonger tout au long de notre repas. La formule semble plaire à qui veut manger rapidement une cuisine tout en confort.
La carte, toute simple, se bonifie d’une ardoise qui affiche les plats du jour. Ce midi-là, soupe, poulet, "pasta al forno" et quelques vins au verre. Pour combattre le froid, j’opte pour les pâtes: une copieuse portion de rotinis dans une sauce tomate bien viandée et savoureuse, le tout gratiné et accompagné d’une petite salade. Rien d’extatique, mais de quoi réconforter les âmes frigorifiées. Mon amie y va d’un sandwich chaud au saucisson calabrese avec fromage de chèvre, poivrons rouges grillés et romarin; la même salade complète l’assiette pour un beau mariage de goûts et de textures.
Je termine avec un délicieux café Illy bien tassé et je m’empresse de régler la maigre addition: moins de 20 $ pour deux, avant vin, taxes et pourboire. Un petit tour dans les allées de l’épicerie viendra gonfler les dépenses… mais comment résister à tant de bontés!
La Bottega Nicastro
64, rue George
Ottawa
613 789-7575
www.labottega.ca