C’est au détour d’une balade dans le quartier, l’automne dernier, que j’ai aperçu avec délices ce nouveau venu de la rue du Portage. Un petit coup d’oeil à l’intérieur m’a réjouie: l’espace est minuscule – un présentoir réfrigéré, un petit comptoir avec quelques tabourets, un coin cuisine -, le décor minimaliste et les joyeux lurons qui s’y activent respirent le plaisir et la passion. C’est donc sans hésiter que je me suis emparée d’une boîte de sushis tout frais qui remplirent leur promesse de bonheur. Enfin, les sushis débarquaient à ma porte!
Seul hic à mon enthousiasme, Chéri n’était pas très porté sur le poisson cru et les algues nori. Ses discours sociologisant sur cette "mode passagère empreinte de snobisme" avaient toujours la même conclusion: "Quand tu en mangeras des bons, tu verras la lumière!". Un soir de célébration, j’ai donc décrété: Fuji Sushi ce sera. Sans le savoir, je m’apprêtais à créer un monstre: dès la première bouchée, il fut conquis et ce fut le début d’une orgie de sushis dont je croyais ne jamais voir la fin!
Fuji Sushi, c’est l’aventure de deux jeunes entrepreneurs, Sébastien Fugère et Anne-Marie Lachapelle. Après leurs études universitaires – lui, en administration, elle, en environnement -, ils sont vite venus à l’évidence que la vie de bureau n’était pas faite pour eux. Leur passion commune du sushi les a incités à plonger dans la grande aventure. Le petit local trouvé, le prêt négocié, ils se sont lancés dans la cuisine. Ce qui réjouit, chez Fuji, en plus de l’enthousiasme qui y règne, c’est la fraîcheur – incontournable, me direz-vous! – de tout ce qu’on y trouve et la qualité d’exécution: le riz, contrairement à celui d’autres chaînes bien connues, est toujours impeccable, jamais sec; les rouleaux sont élégamment présentés; les couleurs et les saveurs sont franches.
De visite en visite, nous commençons à connaître le menu et avons quelques favoris. Si les nigiris (tranche de poisson sur riz) sont toujours frais et font le bonheur de fiston par leur simplicité (et l’absence d’avocat – berk, berk!), les trois autres membres de la famille aiment les combinaisons plus inventives. Les hosomakis (petits rouleaux) au crabe épicé me réjouissent toujours; côté makis (rouleaux moyens), Chéri et fifille s’entendent dans leur amour du Montréal Maki – saumon fumé, avocat, fromage à la crème, tobiko (oeufs de poisson volant) et graines de sésame -, alors que la liste de futomakis (gros rouleaux) entraîne toujours d’âpres négociations: le classique California est bien fait; l’Annma au thon – thon rouge, mayo épicée, tobiko, avocat, tempura, fromage à la crème -, rivalise de popularité avec le Maki crabe des neiges, le Kamikaze au thon (ou au saumon) et le Boston, avec crevette et goberge japonaise. Je glisse aussi dans la commande, à l’occasion, un petit maki d’anguille fumée…
Un bon repas pour deux ira chercher dans les 25 $, ce qui ajoute au plaisir! Des boîtes à emporter abondent le midi, mais pour le souper, il est préférable de téléphoner à l’avance (30 à 45 minutes) et on se fera un plaisir de vous préparer vos sushis "sur mesure"! Moins de perte… et plus de fraîcheur!
Fuji Sushi
163, promenade du Portage
Gatineau (Hull)
819 483-0087