Si Martin Picard du Pied de Cochon réactualise les plats typiquement québécois, les jeunes propriétaires du Dîner (prononcez avec l’accent anglo) se sont quant à eux lancé le défi de remodeler avec originalité les mets habituellement réservés aux casse-croûte. Franco Parreira (également propriétaire du restaurant et du service de traiteur Parreira), Louis-Philippe Breton (chef du nouveau restaurant le Vallier dans le Vieux-Montréal) et Isabelle Coulombe ont transformé le local exigu qui logeait autrefois le Pimenté en une sympathique reconstitution d’un snack-bar des années 50 (mobilier chromé, banquettes rouge vif et photos noir et blanc aux murs) sans que cela ne tombe toutefois dans la caricature.
À table!
Hot-dog, burger, pizza, frites, rondelles d’oignons, hot-chicken… oui, oui, tout cela figure au menu! Mais que les fins gourmets ne lèvent pas le nez sur ces propositions, car ils risquent d’être fort surpris. Ici, les ailes de poulet sont par exemple remplacées par des ailes de canard BBQ accompagnées de trempette au fromage bleu.
Après une bière et un Bloody Caesar sirotés en apéro, une soupe poulet et nouilles et une assiette de crevettes et de calmars frits ouvrent le bal. Oubliez les bouillons Lipton d’un jaune plutôt douteux où ne flottent que quelques parcelles de poulet. Celle-ci nous rappelle davantage celle que nous concoctaient nos grand-mères avec ses gros morceaux de poulet et de légumes qui baignent dans un bouillon fumant. On prend soin de ne pas terminer le bol par souci de se garder de l’appétit pour la suite des événements. De l’autre côté de la table, la pâte qui enrobe les calmars et les crevettes se révèle légère et croustillante, et les crustacés offrent une chair généreuse d’une parfaite tendreté. La sauce au yogourt qui les accompagne présente une discrète touche de lime qui n’assassine pas la finesse des fruits de mer.
Un hot-chicken à la pintade confite apparaît ensuite devant nous. Juteux et savoureux, les morceaux de volailles sont déposés sur un pain kaiser et nappés d’une petite quantité de sauce beaucoup plus légère que les traditionnelles sauces brunes, sans oublier évidemment les petits pois en accompagnement. Dans l’autre assiette, la boulette de steak tartare du burger a été saisie à vif afin que la viande au centre n’ait pas le temps de cuire. Les frites sont exquises et la salade de chou en apparence assez banale nous surprend avec ses touches de graines de coriandre et graines de céleri.
Que ceux qui seraient encore réticents à l’idée de commander ces réinterprétations sur le thème du fast-food se rassurent : bavette de veau, jarret d’agneau et plat de poisson sont aussi disponibles.
Petites douceurs
Seulement quatre choix de desserts, mais l’hésitation est tout de même au rendez-vous. Nous laissons tomber, non sans regret, les brownies avec glace au café, la tarte au citron et cheesecake de chèvre avec compote de fraises. La tartelette au caramel salé et chocolat l’emporte… et quel bonheur!
Emballant
Le look de l’endroit.
L’ambiance sans prétention et le service efficace.
Une carte des vins raffinée. Cela vous est souvent arrivé d’accompagner un plat de fish & chip d’un cru plus que plus que respectable?
Décevant
Admettons-le: rien ne nous a vraiment déplu lors de cette première visite.
Le Dîner, c’est aussi…
Des brunchs le week-end où règne la même philosophie culinaire, soit d’offrir des plats revisités comme on n’en sert nulle part ailleurs.
Combien?
Il faudra compter entre 4 $ et 8 $ pour les entrées, de 14 $ à 20 $ environ pour les plats principaux et de 6 $ à 8 $ pour les desserts. Rien pour nous ruiner quoi!
Quand ?
Du mardi au dimanche à partir de 16h. Fermeture des cuisines à 22h30.
Brunchs servis le dimanche (et bientôt le samedi) à partir de 10h.
Où?
Le Dîner
4710, rue De Lanaudière (coin Gilford)
514 510-4710
www.lediner.ca