Nicola Piovani : Dolce vita
Restos / Bars

Nicola Piovani : Dolce vita

Le grand compositeur italien Nicola Piovani est invité à Montréal afin de nous faire goûter l’art de vivre à l’italienne. Bravissimo!

Depuis 1970, Nicola Piovani a composé la musique de plus de 130 films, parmi lesquels on compte les trois derniers de Federico Fellini (Ginger e Fred, Intervista et La Voce della luna) et La Vita è bella, de Roberto Benigni, pour la musique duquel il a remporté un Oscar. Et cela ne compte pas ses nombreuses musiques pour le théâtre et le concert. "Dans ma famille, on aimait le cinéma populaire, celui d’Hollywood ou le cinéma comique italien, explique le compositeur, mais au moment de l’université, j’ai découvert le cinéma d’art et d’essai: Bergman, Eisenstein, la Nouvelle Vague française, Buñuel, etc. Ça me passionnait, et en tant que musicien, je rêvais de pouvoir travailler au cinéma."

Piovani, visiblement, ne ressent pas comme limitatives les contraintes inhérentes au cinéma: "Vous savez, c’est comme un peintre à qui l’on propose de peindre une fresque: il devra se plier à des dimensions spécifiques, un sujet particulier, etc. Mais il demeure libre de s’exprimer en tenant compte de ces contraintes. En tant que compositeur, on doit de la même façon tenir compte des paramètres fixés par le réalisateur. Ça m’a permis de faire beaucoup d’expérimentation et de mesurer ma capacité à utiliser différents genres. C’est un grand voyage au bout duquel on se découvre soi-même."

Parmi les compositeurs qui ont influencé le travail de Nicola Piovani, on compte deux autres grands compositeurs italiens: Nino Rota et Ennio Morricone. "Rota, il était déjà mythique quand j’étais jeune, c’était LE musicien libre. Il ne se souciait pas de devoir suivre les codes établis par les grands bonzes de l’avant-garde, mais se laissait la possibilité d’écrire son propre langage, avec une personnalité très forte. J’aimais sa musique, mais encore plus la liberté qu’il se donnait de la faire. Quant à Morricone, il n’est pas seulement un maître, il est LE maître de la musique de films; quand on parle avec lui, on apprend toujours quelque chose."

Nicola Piovani est invité au Québec pour participer à la quatrième édition d’Écho Italia, un événement organisé par la Chambre de commerce italienne au Canada qui vise à promouvoir l’art de vivre à l’italienne. Le compositeur, qui est aussi pianiste, sera entouré de quatre musiciens qui l’accompagneront au violoncelle, à la guitare, à la contrebasse, aux percussions, aux claviers, à la clarinette, à la batterie ou au saxophone, selon les pièces, et des extraits de films seront présentés. "La musique que je fais pour le cinéma, je la compose au piano, puis elle est orchestrée selon les besoins du film, mais ces concerts me permettent de la faire entendre comme elle m’est venue." Une excellente occasion d’apprécier quelques-unes des plus belles musiques du cinéma italien interprétées par celui-là même qui les a composées.

Le 1er juin, à 20 h
Au Centre Mont-Royal
Tél.: 514 844-4249, poste 224
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À SURVEILLER

Espèces en voie de disparition

C’est bien connu, on n’arrête pas le progrès, et celui-là, dans sa marche sans fin, laisse derrière lui les cadavres de ses victimes périmées. La compositrice Diane Labrosse a précisément choisi de s’intéresser à ces victimes du progrès: percolateur, machine à écrire, téléphone à cadran, réveille-matin à ressort, répondeur à cassette, etc., avec l’aide des musiciens Michel F. Côté, Pierre Tanguay et Martin Tétreault. Une installation-performance qui risque de faire du bruit! Les 6, 7, 8 et 9 juin, au 5455, rue de Gaspé, espace 701. Installation à compter de 20 h 30, performance à 21 h. Tél.: 514 499-1323, www.supermusique.qc.ca.

Musiciens du monde

L’Orchestre symphonique des musiciens du monde et son chef Joseph Milo seront en concert le 7 juin, 20 h, à la salle Oscar-Peterson de l’Université Concordia. Au programme: Mozart, Brahms, Gershwin (Rhapsody in Blue avec Isabelle David) et Esquisse de François Morel. Tél.: 514 848-4848.