D’un pourpre classieux et décorée de fleurs de lotus dorées, l’enseigne extérieure laisse déjà deviner qu’on aura affaire à une cuisine indienne dont les standards ont été élevés d’un cran ou deux. Tout comme son grand frère new-yorkais, ce restaurant, qui emprunte son nom à la déesse la plus ancienne du panthéon hindou, a opté pour la qualité plutôt que pour la quantité.
Avec ses boiseries sculptées, ses lampes de verre coloré ornées de motifs floraux et ses riches drapés, le décor de l’endroit conjugue confort et élégance. Seule la musique d’une radio commerciale crachant les hits de l’heure jure avec l’ambiance des lieux.
À table!
Pour nos palais de Nord-Américains, la cuisine indienne représente un véritable feu d’artifice de parfums exotiques. Mais plutôt que de s’imposer en bouche avec force, les alliances d’épices utilisées par le chef (qui compte plus de 20 ans d’expérience) se déploient ici avec équilibre et subtilité.
Afin d’éveiller nos sens pour le périple qui s’annonce, on nous sert en guise d’amuse-bouche une croquette légèrement frite composée d’une fine purée de pommes de terre et de champignons. Un trait de sauce tamarin aigre-douce, et un autre d’une fraîche émulsion de coriandre et de menthe accompagnent la petite attention.
Les entrées ne tardent pas à apparaître. Les Shammi Kebab, faits d’agneau haché grillé et farcis de mozzarella et d’oignons, sont succulents, mais notre coup de coeur va aux minces chips de pommes de terre. Frites avec de l’ail et des feuilles de curry qui leur procurent un goût légèrement citronné. elles créent aussitôt une dépendance et le fond du petit bol ne tarde pas à se dévoiler.
Comme le veut la tradition, on nous sert différents plats principaux à partager entre convives. De dodus morceaux de poulet baignent dans une sauce crémeuse aux amandes, alors que dans l’autre plat de service des crevettes à la chair tout aussi généreuse reposent dans une sauce de lait de coco, de feuilles de curry et de noix d’acajou finement moulues. En accompagnement, on opte pour un riz safrané, un pain nan et pour des légumes mijotés dans une sauce aux tomates épicée où pointe surtout un parfum de cardamome.
Petites douceurs
On comprend aisément pourquoi seules trois propositions de desserts figurent au menu; se rendre à cette étape en ayant encore de l’appétit est assez improbable. Si l’appel du sucre est tout de même trop fort, la crème glacée à la pistache constitue une bonne option avec ses pointes de cardamome et son sirop léger de pomme grenade.
Emballant
Une cuisine indienne dans sa version haut de gamme où les différents ingrédients sont travaillés avec finesse.
Décevant
Un serveur qui n’est d’aucun secours lorsqu’on veut en savoir plus à propos des mets figurant au menu. Et ce menu, justement, souffre d’une traduction française fort boiteuse.
Une carte des vins plutôt courte et qui n’accote pas le raffinement des mets.
Combien?
Comptez environ 70 $ pour un repas pour deux comprenant entrées, plats de résistance, accompagnements et desserts. Il est tout à fait possible de commander moins de mets et de tout de même profiter d’un repas fort satisfaisant.
Quand?
Tous les jours, midi et soir.
Où?
1450, rue Crescent
514 286-0303