Restos / Bars

Vallier : Classe à part

Ni grande table, ni petite table, le Vallier vise juste entre les deux avec son "comfort food" recherché.

Il fallait bien du cran pour aller se planter dans le Vieux, juste à côté de deux joueurs aussi imposants que la très chic et très prisée brasserie Holder et, dans un registre un peu moins "classe", la Cage aux Sports. C’est pourtant ce qu’a fait le Vallier, il y a environ deux mois.

À l’instar du décor qui conjugue avec un naturel surprenant des éléments vintages à un esprit bien moderne, les créations du jeune chef Louis-Philippe Breton témoignent d’une approche inventive qui prend sa source d’inspiration du côté des grands classiques des cuisines populaires européennes et nord-américaines. Ayant notamment fait sa marque au Pullman au cours des dernières années, il est également l’un des propriétaires du nouveau Dîner (au coin des rues Gilford et de Lanaudière) dont on vous parlait dans nos pages, il y a quelques semaines.

À table!

On se promettait depuis longtemps de faire l’essai des fameux ris de veau façon Général Tao, également servis au Dîner et figurant toujours au menu du Pullman. Voilà qui est fait. Commandées en entrée, ces petites bouchées frites, enrobées d’une pâte bien croustillante, et accompagnées de bok choy, de chou napa émincé, d’oignons verts et de graines de sésame représentent une chouette alternative pour quelqu’un n’ayant jamais osé s’initier au ris de veau. Une sauce au mirin confère au plat sa touche légèrement sucrée. Comme pour tous les autres mets passés en friture (et dans ce resto, ça ne manque pas!), la texture s’avère légère et délicate. Bref, tout simplement jouissif.

L’aventure se poursuit avec un sandwich de type BLT, donc garni de bacon, laitue et tomate ainsi que d’une généreuse portion de colin frit. Doux et discret, le goût de ce poisson blanc est subtilement appuyé par celui d’une mayonnaise aux pointes d’ail. Une rafraîchissante salade de choux et une montagne de rondelles d’oignon (toujours cette friture aérienne) complètent le plat.

La carte présente aussi des options de type bistro un peu plus conventionnelles, comme de la bavette ou du jarret d’agneau braisé. Le thon grillé à l’unilatérale, servi avec des haricots verts et un concassé de tomate, se prêtait particulièrement bien à la canicule qui sévissait lors de notre visite.

Petites douceurs

Regrettant amèrement qu’il n’y ait plus de carrés Rice Krispies concoctés à partir de guimauve faite maison, on se rabat sur la tartelette aux pommes et à l’érable. Avec sa pâte bien craquante, sa boule de crème glacée, son coulis de compote de pommes et de caramel, l’expérience nous fait vite oublier la proposition retirée du menu.

Emballant

Un endroit pas guindé pour deux sous et qui sait conjuguer simplicité et originalité, et ce, tant dans l’ambiance, le décor et le service qu’en cuisine. On aime aussi le pain servi dans des sacs de papier brun.

Décevant

Les lieux sont si spacieux qu’on se sent bien seul lorsqu’il y a peu de clients.

Le Vallier c’est aussi…

Une carte des vins généreuse et recherchée. Des petits-déjeuners à la carte en semaine et des brunchs le week-end. Des plats à emporter pour travailleurs pressés ainsi que des jus et des smoothies concoctés sur place à partir de fruits frais.

Où?

425, rue McGill, tél.: 514 842-2905.

Quand?

Du lundi au vendredi, de 7 h à 23 h, et le samedi, de 10 h à 23 h.

Combien?

Le soir, un repas copieux (entrée, plat principal et dessert) pour deux personnes coûtera autour d’une soixantaine de dollars, sans compter les taxes, le service et les boissons, et environ une quarantaine de dollars le midi.