Avant d’ouvrir rue Preston, Stoneface Dolly’s occupait un créneau bien à lui. Isolé dans un drôle de petit espace, coincé entre un quartier résidentiel aux jolies maisons victoriennes… et la passante rue Bronson. Qu’à cela ne tienne, la file pour le brunch se répandait sur le trottoir, la salle était souvent pleine, midis et soirs. En ouvrant un deuxième établissement, on avait d’abord pensé conserver l’original, mais on a finalement mis la clé sous la porte.
Voici donc qu’une nouvelle équipe investit le petit resto de quartier. La salle a été repeinte en bleu foncé et jaune, pour une ambiance plutôt sympa. Le décor est simplissime: miroirs et cadres rococo se multiplient sur les murs. La cuisine trône toujours en reine au milieu de la place et la minuscule terrasse, bien qu’un peu bruyante, s’est refait une beauté. Côté service, c’est un peu brouillon, mais très convivial.
Le fond de l’air est frais, mais le soleil est chaud; nous optons donc pour la terrasse, plus invitante, malgré la circulation, que la salle vide à notre arrivée… Méli ouvre le bal avec un gaspacho de melon, raisins et champagne tout en fraîcheur estivale. J’y vais d’une soupe thaïe de cari rouge et lait de coco dans laquelle nagent courgettes, aubergines, poivrons. Pas mauvaise, mais la limette rend l’ensemble un peu acide, et la première cuillérée ne passera pas mes lèvres tant la chose est brûlante…
La suite est assez heureuse. Une quiche aux poulet, champignons, échalotes et parmesan est riche, moelleuse et goûteuse. La portion est généreuse et s’accompagne d’une petite salade bien fraîche arrosée d’une vinaigrette balsamique toute simple. Le burger à l’agneau est fort copieux. Le pain aux herbes sur lequel il est servi, fait maison, manque un peu de légèreté; j’abandonnerai donc la portion du dessus pour attaquer le reste, couteau et fourchette en mains! La viande d’agneau est savoureuse et garnie de poivrons rouges grillés, de fromage de chèvre frais, de laitue et de tranches de tomate. La même petite salade garnit l’assiette, en plus d’une belle portion de chips de patates douces.
Tout cela est finalement bien bourratif pour l’heure du lunch et c’est un peu à regret que nous déclinerons l’offre alléchante de desserts. C’était là un des fleurons de l’ancien occupant… on aurait bien aimé savoir si la nouvelle cuisine fait aussi bien les choses. Nous conclurons donc avec un thé et un déca correct, fraîchement fait juste pour moi.
L’addition sera tout aussi sympathique que le repas: à peine plus de 30 $ pour deux, avant taxes et pourboire. On sent que la clientèle n’a pas encore adopté ce nouveau venu, mais le temps, on l’espère, permettra à Jak’s Kitchen de prouver que le défi de remplacer une institution n’était pas impossible à relever.
Jak’s Kitchen
479, rue Bronson
Ottawa
613 230-2088