Restos / Bars

Ô Chalet : Chalet urbain

Non, ce chalet n’est pas à louer. D’ailleurs, il est en plein coeur de Montréal, alors personne n’en voudrait. Ô Chalet, une petite table d’apparence rustique et pourtant très contemporaine.

Quand le jeune et talentueux chef Alexandre Gosselin a quitté Ô Chalet, deux ans après l’avoir lancé, les fins gastronomes se sont demandé s’ils assistaient à une de ces fermetures si fréquentes à Montréal. Que nenni! Les proprios se sont empressés de sortir François St-Aubin de sa cuisine de Derrière les fagots, à Laval, pour lui offrir ce petit chalet urbain.

Ils n’ont même pas changé la déco. Toujours aussi souriante, avec ses fossettes sixties et son teint orangé. L’esthétique quétaine à son meilleur! Puisque c’est l’été, vous ne manquerez pas la visite de la belle terrasse nichée dans la cour arrière, à l’abri des regards indiscrets. Et s’il fait un peu frais? Pas d’inquiétude, elle est chauffée!

À table!

Ici, rien à voir avec la cuisine de chalet. Ou si vous mangez comme ça, à votre chalet, j’aimerais bien y être invité. Parce que François St-Aubin n’a pas perdu sa bonne habitude de préparer des plats impeccables, soignés, savoureux, équilibrés. Ses petits raviolis farcis de veau, à la peau toute fine, nagent dans une purée de maïs légère, aérienne. Impressionnant. Quelques feuilles de jeune roquette, petits copeaux de parmesan et beaucoup de talent.

On aime aussi ce splendide filet de maquereau fumé des Îles-de-la-Madeleine. Comme compagnons, une poignée d’haricots verts très fins, croquants et rehaussés d’huile de noix, et deux traînées de champignons finement hachés, aux airs citronnés. Séduisant.

Poursuivons sur une note maritime avec un banal pavé de saumon, devenu fondant grâce à une cuisson précise. Il repose sur un lit de fenouil émincé et de morceaux de céleri presque crémeux. De quoi renouer avec ce légume rarement mis en valeur.

La longe d’agneau prouve encore une fois que notre toqué du chalet cuisine avec dextérité. Chair rosée et tendre à l’intérieur, glacée et aromatisée aux herbes à l’extérieur. La sauce: courte et légère, bien corsée. À côté, la patate douce se décline en fine purée et en suave tranche poêlée: du bonbon.

Petite douceurs

Des saveurs rassurantes: celle de la vanille, dans une crème brûlée à la croûte croustillante; celle du cacao, dans un mémorable moelleux de chocolat Valrhona et sa crème glacée à la pistache. De l’entrée au dessert, François St-Aubin est en pleine possession de ses moyens. Il mérite donc nos humbles félicitations!

Décevant

Hum! rien, pour cette fois. Inquiétant.

Emballant

Le service: attentionné, rapide, efficace. Le vin, vendu au prix de la SAQ! Plus un misérable billet de 5 $ pour sortir le bouchon.

Combien?

Un bon quarante dollars par personne pour un festin complet. Sans compter le vin qui – vous l’ai-je déjà dit? – est vraiment abordable.

Quand?

De 11 h 30 à 14 h, du mardi au vendredi.

De 17 h 30 à 22 h du mardi au samedi.

Fermé le dimanche et le lundi.

Où?

Au 1393, boulevard René-Lévesque Est, juste en face la Maison de Radio-Canada, tél.: 514 527-7070; info: www.restaurantochalet.com.