Restos / Bars

Romeo : La pizza selon Bob

Prenez un chef plein d’énergie, un établissement bien situé et un menu tendance: vous constaterez que la gastronomie montréalaise est bien entrée dans le 21e siècle. Carte efficace, ambiance impeccable, est-ce la recette de la réussite?

Le mythe de Roméo perdure. Celui de la bonne vieille restauration est en pleine mutation. Le resto-pizzeria Romeo en est l’exemple parfait.

Prenez un jeune chef plein de bonne volonté, et dites-lui: "Vas-y mon homme, montre ce que tu sais faire!" Celui-là s’appelle Robert-James Benny. Les internautes le connaissent mieux sous le pseudo de Bob le chef. Sur son blogue, comme sur le site Internet de 33Mag, il présente en vidéo une émission de cuisine un peu sautée, L’Anarchie culinaire selon Bob. Un jeune, sautillant, mais pro. Trente et un ans, une boule d’énergie. Un émule de Jamie Oliver. Son motto: une cuisine simple, au budget limité, mais ouverte sur le monde. Basée sur les saveurs et la franchise. Bob le chef est cool. Les proprios du Misto, qui ont démarré ce Romeo, lui font confiance. Et le voici qui nous propose une carte ultra-sympathique de tapas à l’italienne et de pizza contemporaines.

Les lieux, l’ancien Aqua Terra, sont une immense vitrine ouverte sur l’avenue, murs de miroirs et bois clairs et bruns, pour créer une ambiance mi-décontractée, mi-branchée. Musique lounge, serveuses jeunes et mignonnes, top noir obligatoire.

Ça roule!

Service irréprochable, cela dit. Adorable, même. La carte, imprimée sur fond de plancher de bois franc, propose petites entrées, style tapas, et pizzas individuelles. Carpaccio de boeuf tendre, roquette animée à l’huile d’olive aux rappels d’agrumes, câpres et copeaux de parmesan. Poivre et sel soignés. On apprécie la touche, le chef a visiblement du goût, c’est rassurant.

La pieuvre grillée s’est transformée en saumon, trop cuit, eh, sur un joli lit de couscous aux fines herbes, avec tomates confites (mais pas assez) et une roquette et réduction de balsamique de circonstance. C’est quand même pas mal.

Moins réussi: l’arancino, une boule de risotto farcie de ricotta, de mozzarella et de pancetta. Saveurs quelconques et pancetta presque absente. Encore un effort.

Côté pizzas, demandez-vous? Belle pâte, elle vient de Première Moisson, et agréments convaincants. Sauce tomate, fromage, mozzarella di bufala (la vraie, la seule), tranches de tomate et basilic. Franchement? Un beau moment.

Il faut dire que c’est impressionnant: Bob et son aide-cuisinier virevoltent d’une assiette à l’autre, du comptoir au four. Facile! Tout est préparé d’avance. Un petit coup au chaud, dressage de l’assiette et c’est prêt. Le rythme est enlevant, efficace et pratique. Les plats qui en sortent, réussis.

En finale

En l’absence, très regrettée, du tiramisu "maison" (il n’était pas prêt… à 20 h 20!), nous fondons, tels deux faucons gourmands, sur le nougat glacé, maison aussi. Copie du Misto. Belles boules de crème glacée, copeaux de noisettes, miel et tout le tralala. Vraiment séduisant.

Décevant

Ils ont beau nous séduire, ces restos à la cuisine facile mais bien faite, ils ressemblent quand même à une machine à fric. Pas bien grave, après tout. Le vieillissant chroniqueur se souvient qu’il y a une dizaine d’années, cette diversité et cette fraîcheur n’étaient pas si souvent au rendez-vous. Les jeunes qui débarquent dans le délicieux monde de la gastronomie ont bien de la chance: une nouvelle génération de petits chefs allume le milieu de la restauration montréalais, et c’est très bien ainsi.

On regrette quand même le tiramisu (pas prêt!) et la carte des vins titrée SAQ, tout ce qu’il y a de plus banal. Il y a aussi des fautes dans le menu, dont cette splendide "mozzarella di buffalo". Ça fait pas du lait fort.

Emballant

Un service, je le répète, adorable. Une cuisine dynamique et séduisante. Des prix somme toute très raisonnables.

Combien?

Un petit 30 dollars en soirée, pour une virée en couple ou entre copains réussie.

Quand?

Du dimanche au mercredi, de 11 h 30 à minuit. Prolongation des festivités jusqu’à 2 h du matin du jeudi au samedi.

Où?

285, avenue du Mont-Royal Est, angle Henri-Julien, tél.: 514 987-6636, info: www.restaurantromeo.com. Le blog de Bob: www.boblechef.com.

Erratum: Une erreur s’est glissée dans la critique publiée dans le journal du 12 juillet (numéro 2128), le numéro de téléphone du restaurant Carte Blanche (1159, rue Ontario Est à Montréal) est le 514 313-8019. Pour lire la critique rendez-vous sur le site: www.voir.ca/restos