Restos / Bars

L’Étoile : Star à l'horizon

Une star est née sur la Plaza Saint-Hubert. Une Étoile dont le coeur, authentique et rustique, est mis en valeur dans un écrin nickel. À l’image de la star pop Garou, l’un des propriétaires.

On la voit briller de loin. Une grosse étoile rouge. Elle guide nos pas vers cette nouvelle brasserie qui s’est enracinée à l’orée de la Plaza Saint-Hubert, juste à côté du Petit Medley. Cette étoile rouge, on la retrouve également à l’intérieur, imprimée sur le tablier noir des serveurs et serveuses, et peinte sur les murs et les colonnes par l’artiste montréalais Carlito Dalcieggo.

Coup d’oeil à la déco, sobre et soignée: les murs sont noirs, les plafonds couleur crème, et l’éclairage tamisé. Du rouge et du rose surgissent de la murale de Carlito, sorte de collage où des images de magazines se superposent à des phrases où il est question de liberté. Les tables, noires, sont couvertes de papier blanc. Des chaises bistro font face à des banquettes de bois, style bancs de parc (dur pour les fesses), et l’ensemble donne sur de grandes vitrines qui doivent s’ouvrir en été.

Succombant au voyeurisme, on cherche des yeux la star Garou… qui brille par son absence. Dans la salle à manger, on a plus de chance de croiser ses associés, les membres de la famille Holder, qui, en matière de restauration bistro, sont nés sous une bonne étoile. On n’a qu’à penser à la fameuse brasserie Holder, dans le Vieux-Montréal. Espérons pour eux qu’elle ne soit pas filante, cette Étoile située à l’écart de la constellation des restos du Plateau ou du centre-ville. Un des avantages de cette excentricité: aucun problème à trouver du stationnement!

À TABLE! /

La direction de la cuisine, on l’a confiée à un chef italien, un vrai. Avec maestria, il interprète des classiques bistro, comme le tartare de boeuf, la bavette frites et le foie de veau. Il donne une touche ensoleillée aux plats, à coups de sauces tomates fraîches, d’ail, de pastas maison et de risottos.

En entrée, nous craquons pour un gratin d’aubergines et des calmars grillés. Le gratin se présente comme un bloc de fines tranches d’aubergine superposées, servies avec une sauce aux tomates fraîches et basilic. On dirait une lasagne. C’est moelleux, bon et réconfortant. Les calmars, quant à eux, sont enrobés d’une panure aérienne et craquante et sont accompagnés par une salsa de tomates confites et d’un aïoli très relevé. Une entrée en matière prometteuse.

Le laps de temps qui s’écoule entre les entrées et les plats principaux nous donne amplement le loisir d’observer la flore et la faune. Cette dernière est constituée de groupes de jeunes, de familles et de dignes représentantes de sorties de filles. La clientèle est décontractée. Les voix s’entremêlent à la musique, dans un brouhaha assez cacophonique. En d’autres mots, c’est très bruyant.

Les plats principaux finissent par arriver. D’un côté, nous avons un foie de veau, une belle pièce de viande juteuse déposée sur une polenta crémeuse qui présente en finale un goût de fromage bleu. Des rapinis al dente reposent sur le côté. L’ensemble est mis en valeur par une réduction corsée et goûteuse. C’est bien réalisé et assez réussi. De l’autre, nous avons quatre belles crevettes dont le goût n’est pas enterré par celui de l’ail; elles sont placées sur un chemin de riz auquel on a mélangé des feuilles d’épinard frais. Encore là, le fond de l’assiette est coloré par un jus corsé, cette fois-ci de fruits de mer.

PETITES DOUCEURS /

La classique crème brûlée se fait italienne, en prenant le qualificatif "espresso". Le chef fait honneur à sa grand-mère en mettant au menu le "tiramisu de Philomena". Il y a aussi un fondant au chocolat amer (70 %) assez réussi.

EMBALLANT /

C’est à boire qu’il nous faut! La carte des vins, étoffée, ne fait aucune ségrégation en faisant la part belle aux vignobles de tous les continents. L’offre de vin au verre est généreuse: une trentaine de choix au total! La liste des scotchs et whiskys n’est pas piquée des vers non plus.

DÉCEVANT /

Les décibels et le mobilier en bois, pas très confortable, font de l’Étoile un endroit où l’on ne veut pas s’attarder trop longtemps. C’est le prélude parfait à une soirée qu’on ira finir ailleurs, dans une salle de spectacles, par exemple.

COMBIEN? /

Avant le vin, les taxes et le pourboire, notre repas pour deux a coûté une centaine de huards. À l’heure du lunch, on s’en tire à 30 $ pour deux avec le menu midi express.

QUAND? /

Du lundi au samedi, de 11h30 à 14h30 et de 17h30 à 22h

OÙ? /

6230, rue Saint-Hubert à Montréal, tél.: 514 787-4647