Restos / Bars

Italissimo : Outremontissimo

Amateurs de pâtes fraîches et d’Italie succulente, réjouissez-vous! Après de grosses rénovations, la petite épicerie italienne bien connue des flâneurs de l’avenue Bernard est devenue un vrai resto. Comme les grands. Italissimo!

Grâce à cet été qui n’en finissait pas, ce fut un des grands moments de l’année. Une dernière terrasse – eh oui, ambiance outremontaise – que je vous conjure de noter à l’agenda, pour les premiers et chauds rayons de soleil du printemps. Une chaleureuse alcôve, au coeur de la cour d’un bel immeuble de briques rouges. Deux trois marches plus bas, en retrait du trottoir, quelques tables de fer forgé, une fontaine: l’atmosphère est quelque peu latine. Fermez les yeux… on se croirait presque en Italie.

L’épicerie a grandi. Cuisine déplacée et nouvelle salle arrière lumineuse, malgré le demi sous-sol. Ambiance céramique parfois sombre, parfois claire, mur d’un jaune vivant: on se croirait un peu à la piscine. Le comptoir à pâtes, et leurs dizaines de sauces, objets de convoitise, s’étale toujours à l’entrée. Plats préparés, pancetta, parmesan et canoli, Italissimo vole toujours au secours des cuisiniers pressés. C’est mardi, c’est ravioli, ma chérie.

DELICATO

Avec l’ouverture du restaurant, la cuisine d’Italissimo s’est enrichie de plats très intéressants, classiques de la botte ou recettes perso du boss. Entre classicisme et créativité, la carte n’hésite pas à dégourdir les papilles de tentations alléchantes. Avec toutefois quelques bémols.

Explications, d’abord. Les antipasti, ces entrées froides, ouvriront très bien le repas. Les primi, par contre, sont parfois servis en quantité si généreuse qu’ils pourraient bien remplacer un plat. Suivez les conseils!

Un carpaccio de boeuf copieux, aux tranches pas fines, rehaussé d’huile d’olive, de fleur de sel et de pousses de roquette. Il ne manquait que les incontournables copeaux de parmesan, peut-être oubliés ce jour-là? Loin de la péninsule, l’omble de l’Arctique est préparé à la méthode gravlax (cuit à froid au sucre et au sel), servi sur un blini accompagné d’un trait de crème décoré de caviar de l’Abitibi. Fort bon mais décalé…

Le risotto a une texture impeccable, parfumé au safran, comme à Milan. Dessus, un effiloché de veau cuit à l’osso bucco. Jus de viande en sauce. Un très beau primi, abondant, qui vaut bien deux entrées, largement! On aurait aimer le savoir avant de choisir le plat principal.

Les tagliatelle sont tout aussi douces. Rien n’égale la texture des pâtes fraîches, lorsque la sauce tomate s’y accroche vigoureusement, diffusant ses notes de basilic. Encore une fois, gardez-les pour le centre du repas.

En Méditerranée, le thon est roi. Mais l’habitude de le servir mi-cuit relève plus de la cuisine contemporaine. Le pavé est tranché, rosé, étalé sur une peperonata, un mélange d’oignons, de tomates et de poivrons succulent, à l’accent d’ail et de thym. Jolies saveurs également dans ce poulet de Cornouailles au jus aromatisé à la truffe et son entourage de pommes de terre ratte, chou-fleur tout vert et pancetta.

MANCATO

Quelque peu décevante, cette lotte emballée dans une pâte phyllo n’a pas tenu ses promesses. Pâte épaisse, tapenade salée et poisson trop cuit: ce n’est pas le mesclun d’à côté qui l’a sauvée. Le filet mignon de boeuf était parfait, tout autant que son ragoût de cèpes, mais les espèces de frites de polenta (huileuses, grasses et surtout, insipides) sont venues un peu tout gâcher.

DOLCES

Ils sont aussi pâtissiers! Il faut voir cette magnifique tartelette aux poires caramélisées au miel et épices, mordante! Et la "saladine" de fraises expérimente un mariage surprenant: celui du fruit et de l’huile d’olive. Union d’autant plus intéressante qu’elle se mêle à la vanille et aux zestes de lime, étalée sur un quatre-quarts où fond tranquillement un sorbet de fraise!

EMBALLANT /

Un service des plus professionnel et aimable, beau et bien habillé. Une carte des vins classique mais bien sélectionnée, à prix raisonnable. Une terrasse, on vous le répète, complètement séduisante. Vivement l’été!

DÉCEVANT /

Des dérapages impardonnables, peut-être faute d’avoir manqué au rituel indispensable: celui de vérifier un plat avant de le servir. La lotte n’est plus qu’un mauvais souvenir…

COMBIEN? /

Une cinquantaine de dollars en soirée. La moitié, le midi.

QUAND? /

Du mardi au samedi, de 11h30 à 23h30; le dimanche, de 15h à 23h. Fermé le lundi.

OÙ? /

Au 1205, avenue Bernard Ouest, angle Bloomfield. Réservations: 514 270-8600.